C’est ce que conclut Digital Agenda for Europe, une étude de la Commission européenne concernant le développement de l’univers numérique, sur base d’un large spectre de champs d’investigation, allant de la pénétration d’Internet au secteur des télécoms ; et des services publics online jusqu’au e-commerce.
La demande online continue sa croissance
De plus en plus de consommateurs de l’UE semblent effectuer leurs achats online : en 2004, 20,4% des citoyens des Etats membres de l’UE effectuaient des achats online. En 2011 ce pourcentage a plus que doublé jusqu’à atteindre 42,7%. Comme prévu, la plupart des consommateurs achetant en ligne habitent en Europe du Nord, avec dans le haut du classement le Royaume-Uni (71,1%), la Suède (70,6%), le Danemark (70%). Les Pays-Bas suivent de près avec 68,8%, alors que la Belgique avec 43,3% se situe aux alentours de la moyenne de l’UE.
Là où les consommateurs achètent davantage online, la part de l’e-commerce dans le chiffre d’affaires total des entreprises augmente. En 2004 dans l’UE cette part du commerce en ligne sur le chiffre d’affaires global représentait en moyenne 8,6%, en 2011 ce pourcentage s’élevait à 13,7%. On note toutefois une légère baisse par rapport à 2010 (13,9%).
A signaler également qu’au niveau national la Scandinavie et l’Europe centrale ont une longueur d’avance par rapport au reste de l’Europe. Ainsi en Tchéquie la part du commerce online dans le chiffre d’affaires global des entreprises s’élève à pas moins de 24,7%. Autres leaders dans ce domaine: la Finlande (19,6%), la Suède (18,9%) et la Hongrie (18,8%). Les Britanniques avec 17% se situent en deçà des attentes, malgré l’important chiffre d’affaires online d’une entreprise comme Tesco (plus de 3 milliards d’euros). S’agissant ici de moyennes, les résultats des quelques grands acteurs britanniques se fondent dans l’ensemble.
Un important potentiel en Tchéquie et en Hongrie
L’importante part du chiffre d’affaires online dans les entreprises scandinaves correspond au comportement d’achat en ligne des consommateurs dans des pays tels que la Suède (70,6% de la population). En Tchéquie et en Hongrie par contre les entreprises semblent plus actives en ligne que les consommateurs.
En 2011, seuls 30,2% des Tchèques et 22,3% des Hongrois avaient déjà effectué des achats en ligne ; des pourcentages nettement inférieurs aux moyennes européennes. Ces deux pays d’Europe centrale offrent donc un énorme potentiel en vue d’augmenter la part de l’e-commerce dans le chiffre d’affaires.
Les entreprises plus sensibles à la crise que les citoyens
Autre constat frappant de l’étude : le comportement online des entreprises semble bien plus sensible à la conjoncture que celui des consommateurs. Même si les citoyens de l’UE achètent de plus en plus en ligne, les chiffres d’ achats et de ventes online par les entreprises ne présentent pas une courbe de croissance constante.
Les achats online des entreprises surtout semblent sensibles à la situation économique : en 2004 en moyenne 25,9% des entreprises de l’UE achetaient en ligne. En 2008 ce pourcentage atteignait 27,9%, pour ensuite chuter à 19,1% en 2011. Une baisse constatée à la fois dans les grandes et les petites entreprises.
Sur ce point, une fois de plus l’Europe centrale figure en tête : l’Irlande (48,8%), l’Autriche (41%) et la Tchéquie (39,1%) constituent le trio de tête des pays où les entreprises achètent le plus en ligne. La Hongrie par contre obtient un score nettement inférieur : avec 17,9% le pays de Liszt se situe en-dessous de la moyenne de l’EU. Résultat assez surprenant vu la part relativement importante de l’online dans le chiffre d’affaires moyen des entreprises.
Moins d’entreprises vendent en ligne
Quant aux ventes online, le comportement des entreprises présente le même scénario. En 2004, 13,5% des entreprises dans l’UE vendaient en ligne, en 2008 ce pourcentage atteignait 15,8%. Depuis la crise en 2008 la vente online a connu elle aussi une baisse : avec 13% en 2011, le pourcentage est légèrement inférieur à celui de 2004.
Les plus gros vendeurs en ligne sont la Tchéquie (25,8%), la Suède (24,4%), l’Irlande (23,3%) et le Danemark (22,9%). Une fois de plus les Britanniques obtiennent un score nettement inférieur avec 14,9% ; preuve que la plupart des entreprises adoptent pour l’instant une attitude expectative.
Traduction : Marie-Noëlle Masure