H&M est de moins en moins en mesure de concurrencer Inditex, la société mère de Zara. Au cours du trimestre qui s’est achevé en février, les ventes de H&M n’ont augmenté que de 3 %, alors que le numéro un mondial a enregistré des bénéfices records pendant la période de Noël.
Perte de terrain chez H&M
H&M perd encore du terrain : avec une croissance des ventes de 3 % en monnaie locale pour les mois de décembre, janvier et février, le deuxième plus grand acteur du secteur de la mode a enregistré des résultats inférieurs aux prévisions. Selon les analystes de Jefferies, les chiffres indiquent que les ventes ont en fait baissé de 3 % en février.
En termes nets, H&M a néanmoins enregistré une hausse de 12 % de ses ventes par rapport à l’année précédente, soit 54,9 milliards de couronnes (4,9 milliards d’euros). Si l’on exclut les zones de guerre que sont la Biélorussie, la Russie et l’Ukraine, les ventes ont augmenté de 16 % en valeur nette et de 7 % en monnaie locale. Il est apparu clairement l’année dernière que le départ de la Russie coûterait cher au groupe suédois.
L’an dernier, les bénéfices du groupe ont également chuté en raison de la hausse des coûts des matières premières, du fret et de l’énergie, que l’acteur de la mode rapide n’a pas été en mesure de répercuter intégralement sur les clients. La PDG Helena Helmersson réorganise le groupe en supprimant des milliers d’emplois. H&M lance aussi sa propre plateforme de vente de seconde main aux États-Unis, une initiative qui devrait bientôt s’étendre à l’Europe.
Inditex s’agrandit après 4 ans
Le leader du marché, Inditex, a quant à lui enregistré une hausse de 13,5 % de ses ventes pour la période comprise entre le 1er février et le 13 mars et, fait plus marquant, une croissance de 18 % pour l’ensemble de l’année 2022, pour atteindre 32,6 milliards d’euros. Malgré des hausses de prix de plus de 5 %, la demande pour la marque phare Zara en particulier est restée forte.
Les bénéfices avant impôts de Zara ont même augmenté de 38,5 %, ce qui constitue une grande différence par rapport aux chaînes sœurs Oysho et Massimo Dutti, dont les bénéfices ont chuté d’environ 10 %. Sur l’ensemble de l’année et pour toutes les chaînes, le bénéfice d’exploitation a augmenté de 29 % pour atteindre 5,5 milliards d’euros, bien qu’il soit légèrement inférieur aux attentes des analystes.
Le groupe espagnol prévoit néanmoins de dépenser beaucoup cette année, notamment 1,6 milliard d’euros pour l’agrandissement de magasins et d’entrepôts. Le groupe a fermé environ un dixième de ses magasins au cours des trois dernières années, mais il souhaite maintenant moderniser davantage les magasins restants. Par exemple, les nouvelles technologies de sécurité remplaceront progressivement les tags rigides apposées sur les vêtements.
Inditex souhaite également mettre en place une plate-forme de seconde main en France et en Allemagne, ainsi qu’un nouveau Zara sur les Champs-Élysées à Paris. Oysho s’implantera au Royaume-Uni et Stradivarius en Allemagne. Aux États-Unis, le géant de la mode vise les magasins des grandes villes telles que New York, Los Angeles, Miami, Boston et Las Vegas. C’est la première fois en quatre ans qu’Inditex élargit son réseau de magasins.