Zalando a enregistré une croissance de 30% l’année dernière, grâce à 25% de clients en plus. L’acteur du e-commerce entend maintenir cette dynamique et prévoit même de tripler son chiffre d’affaires, passant de dix à trente milliards d’euros, d’ici à 2025.
39 millions de clients
Zalando se sent « plus fort que jamais » : en effet, la crise du coronavirus a surtout renforcé la plateforme de mode allemande, qui a vu son chiffre d’affaires augmenter de 23% pour atteindre près de 8 milliards d’euros. Le volume brut des marchandises (GMV) s’est élevé à 10,7 milliard d’euros, soit une hausse de 30%.
Le bénéfice net a atteint à 226 millions d’euros, bien au-dessus des 100 millions d’euros de l’année précédente. Les clients ont retourné moins de commandes en raison de la crise du coronavirus, admet le co-PDG sortant, Rubin Ritter, ce qui a stimulé le bénéfice. Cependant, le pourcentage de retour avoisine encore 50%.
L’année dernière, Zalando a séduit 39 millions d’utilisateurs, soit 25% de plus qu’en 2019. La plus forte croissance durant l’année de la pandémie a été enregistrée au sud de l’Europe, où beaucoup plus de consommateurs se sont tournés vers le commerce électronique en raison des confinements. Aujourd’hui, plus de 50% du volume ne provient plus de la région germanophone DACH (Allemagne, Autriche, Suisse).
« Plus seulement en ligne »
La société s’attend à ce que la pénétration en ligne reste sur une pente ascendante, puisque les ventes ont également augmenté cet été, alors que les magasins étaient ouverts. Le Covid-19 a surtout accéléré des tendances existantes, telles que l’effacement des frontières entre le monde numérique et le monde physique. La stratégie de plateforme sur laquelle mise Zalando semble donc « être la bonne », estime Robert Gentz, co-PDG : « Zalando ne joue plus seulement en ligne, mais sur l’ensemble du marché de la mode. »
Pour ce faire, Zalando se repose principalement sur son programme de partenariat, qui offre aux magasins physiques un accès à la vente numérique, sous le slogan « connected retail ». Ce programme a permis aux magasins fermés de continuer à écouler leur stock en ligne pendant la pandémie. Pour Zalando, la connexion avec des magasins physiques signifie principalement moins de stocks et plus d’échelle, tandis que les marques et les détaillants partenaires peuvent considérablement étendre leur portée.
Zalando mise également sur des services complémentaires pour les marques partenaires, plus particulièrement en matière d’exécution et de marketing. Aujourd’hui, 40% du volume commercial provient de partenaires, et cette part devrait atteindre 50% en 2025. D’ici là, l’e-tailer veut compter des magasins connectés dans treize pays et réunir trois fois plus de magasins. « Nous ne sommes qu’à l’aube de la fusion entre les services en ligne et hors ligne », a déclaré Gentz. D’ici à 2025, 75% de l’ensemble des magasins de mode physiques devraient être reliés à la plateforme.
Le Google de la mode
L’objectif est simple : Zalando veut devenir le « Google de la mode ». La plateforme affirme déjà être le site de mode le plus consulté en Europe, avec 1,5 fois plus de visiteurs que H&M, et disposer de la plus grande application de mode du continent. 57% des commandes sont d’ailleurs passées sur cette application. Sur les cinq principaux marchés de l’entreprise, dont le Benelux, plus de 20% de la population utilise la plateforme.
Ainsi, les objectifs à long terme sont largement revus à la hausse : si l’acteur du e-commerce a déjà quadruplé son chiffre d’affaires depuis 2014, Zalando veut désormais le faire tripler d’ici à 2025. Cela représenterait une croissance annuelle de 20-25% et un volume total de 30 milliards d’euros. L’entreprise vise également une part de marché de 10%, ce qui en ferait le leader du marché, tant en ligne que hors ligne. La part de marché actuelle avoisine 3%.
Diminution de 50% des émissions de gaz à effet de serre
Parallèlement, l’entreprise revoit à la hausse ses objectifs en matière de durabilité : d’ici à 2023, 25% du volume commercial total devra être constitué de produits plus durables. Initialement, l’objectif était de 20% du GMV. « Nous avons réduit de moitié nos émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2017. Si nécessaire, nous compensons également nos émissions, ce qui nous permet aujourd’hui de dire que nous avons atteint la neutralité climatique dans nos opérations, livraisons et retours en interne », déclare Ritter. Une avancée remarquable, car le PDG souligne que l’industrie de la mode émet deux fois plus de CO2 que le secteur de l’aviation.
C’est pourquoi son entreprise investit également dans des initiatives et des collections plus circulaires, et souhaite accompagner ses partenaires afin que 90% d’entre eux poursuivent également des objectifs climatiques reposant sur des bases scientifiques d’ici à 2025.