Wouter Torfs, CEO de la chaîne de magasins de chaussures éponyme, entrevoit de premiers signes d’amélioration après une année gâchée par la pandémie. Mais les incertitudes restent grandes : personne ne sait ce qui se passera quand les aides publiques seront supprimées.
Grande incertitude
Le SERV (Conseil économique et social flamand) vient de publier un nouveau rapport sur les effets que pourrait encore avoir la pandémie dans les mois à venir, quand l’économie sera plus ou moins revenue à la normale. Pour l’établir, il a sondé dix chefs d’entreprises, dont Wouter Torfs. On notera avant tout la grande incertitude qui règne parmi les chefs d’entreprise interrogés.
Wouter Torfs a récemment constaté des signes d’amélioration dans sa propre entreprise : par exemple, le chiffre d’affaires réalisé au cours des premières semaines de mai correspond au niveau de 2019. « En avril, quand nos clients devaient faire leurs achats sur rendez-vous, venir seuls et ne rester que trente minutes, nous enregistrions des baisses de chiffre d’affaires de 50% dans les magasins. Heureusement, la boutique en ligne tournait bien, ce qui nous a permis de de limiter la perte totale à 40% », explique le CEO dans les colonnes du Laatste Nieuws. La reprise se fait particulièrement sentir dans les magasins situés en périphérie. La situation demeure beaucoup plus difficile dans les centres commerciaux couverts et les centres-villes.
Optimisme
Selon le rapport du SERV, l’incertitude restera grande au cours des prochains mois. « Cette incertitude est devenue une constante », reconnaît Wouter Torfs. « Tout dépendra de retour de la confiance chez les consommateurs. Se sentiront-ils en sécurité quand ils feront du shopping ? Auront-ils encore envie d’en faire ? » Mais le chef d’entreprise reste optimiste : la campagne de vaccination bat son plein.
Autre question pertinente : que se passera-t-il une fois que les mesures de soutien vont disparaître ? Wouter Torfs se réjouit en tout cas du maintien du régime de chômage technique jusqu’à la fin du mois de septembre. C’est très important en cas de rebond de la pandémie. Il reste à voir ce qui se passera une fois les aides supprimées : Des faillites sont inévitables une fois qu’il faudra à nouveau payer toutes les factures – à l’ONSS, aux impôts, aux propriétaires. Le climat d’incertitude ne va pas se dissiper avant un certain temps. »
Hausse des prix
D’ailleurs, le CEO ne croit pas en un retour à la vie d’avant. De nombreux consommateurs ont découvert la commodité des achats en ligne et continueront à acheter sur Internet, affirme-t-il.
La pandémie va également être source d’inflation : les commandes de la collection d’hiver ont augmenté de 5 à 10% pour les retailers et les frais de transport ont explosé. Mais les clients ne sont pas toujours prêts à payer plus. « Il n’est pas réaliste de répercuter ces hausses de prix : l’e-commerce fait peser une pression énorme. Chacun peut parfaitement comparer les prix chez soi », conclut le CEO.