Pour la chaîne de magasins de chaussures Torfs, l’e-commerce est tout aussi rentable que les magasins physiques. Il n’y a donc aucune raison de délocaliser le centre d’e-distribution à l’étranger.
Webshop optimisé
Chez Torfs, les ventes en ligne représentent 20,4% du chiffre d’affaires. Un tiers de ces revenus proviennent des commandes en ligne passées sur les kiosques des magasins physiques. L’e-commerce peut être rentable pour les retailers physiques, affirme Wouter Torfs : « Chez nous, la boutique en ligne présente les mêmes niveaux de rentabilité que les magasins physiques. » Et c’est avant tout une question de détail. Wouter Torfs : « Nous avons optimisé notre boutique en ligne : meilleures photos, meilleures descriptions de produits, descriptions de tailles plus précises… Tout cela favorise la conversion et réduit le nombre de retours. »
Torfs est ainsi parvenu à réduire le taux de retour de 27% à 20%. « Le pourcentage de retours est beaucoup plus élevé chez nos grands collègues internationaux. » En outre, le retailer n’a pas hésité à adapter son assortiment en ligne : les références trop bon marché et/ou non rentable ont été supprimées. Mais la gamme de chaussures pour femmes vendues en ligne reste deux fois plus importante que dans les magasins. Le retailer accorde également moins de remises en ligne. Enfin, Torfs a abandonné la boutique en ligne néerlandaise et mis fin à sa collaboration avec bol.com. Tous ces facteurs réunis lui ont permis de rentabiliser des activités en ligne.
Responsabilité sociale
Wouter Torfs a fait ces déclarations en marge de l’inauguration d’un magasin urbain d’un nouveau genre à Gand. Le timing est d’autant plus étonnant que le débat sur le travail de nuit dans l’e-commerce et la délocalisation des emplois logistiques vers les pays voisins a fait à nouveau rage en Belgique. « Nous conserverons notre centre d’e-distribution ici », a ainsi déclaré l’entrepreneur. « C’est une question de responsabilité sociale : si vous voulez vendre des chaussures ici, vous devez créer des emplois ici. » Torfs abolira la distinction entre ouvriers et employés à partir du 1er janvier 2022. Le travail de nuit et la semaine de quatre jours y sont en vigueur depuis un certain temps.
Le CEO souligne également que le spécialiste de la chaussure a désormais digéré la crise sanitaire. « Au 31 août, nous accusions encore un retard de 5% sur 2019 en termes de chiffre d’affaires. La semaine dernière ce n’était plus que 3%. Nous sommes en train de rattraper le temps perdu. Au premier semestre, notre EBITDA a atteint 8,7 millions d’euros, soit 9,2% du chiffre d’affaires. C’est un grand pas en avant. Nous allons clôturer l’année avec de la croissance et des bénéfices. » Par ailleurs, Torfs met également un terme au contrat de franchise avec le spécialiste des baskets The Athlete’s Foot. Les cinq boutiques vont fermer : elles n’ont pas donné les résultats escomptés.