Des collections tendance fabriquées à partir de surplus : voici le modèle commercial de Wasted Atelier. « Nous ne sommes pas des écolos : nous aimons les beaux vêtements, mais nous ne perdons pas de vue certains problèmes de l’industrie de la mode. »
Surplus de tissus
Les robes, les combis et les blouses de Wasted Atelier sortent du lot, et pas seulement grâce à leur « touche d’originalité ». La marque sort du carcan rigide de l’industrie de la mode et opte pour un modèle radicalement différent : une production basée sur les excédents, en éditions limitées. Une marque durable et locale, mais surtout cool et tendance, selon le fondateur, Dirk Smet, fort de plus de 25 ans d’expérience dans le secteur des textiles.
« Nous ne sommes pas intrinsèquement des écolos : nous aimons les beaux vêtements, nous voulons proposer une offre tendance. Mais en tenant compte de divers problèmes qui touchent le secteur de la mode », dit-il. « Il y a quelques années, je me suis rendu compte que les stocks de tissus devenaient un problème majeur, tant chez mes fournisseurs que chez mes clients. Les stocks n’ont presque aucune valeur et sont donc un fardeau pour bon nombre d’entreprises. » Le problème des tissus, c’est qu’ils sont conçus et produits spécifiquement pour chaque client : chaque marque a ses propres modèles. Il est difficile de les vendre à d’autres clients. Mais l’entrepreneur a compris qu’il y avait un coup à jouer.
Production locale
« Il y a cinq ou six ans, j’ai commencé à acheter des tissus, des choses qui me plaisaient. Au début, je les vendais à des grossistes ou à des magasins de tissus. Puis, je me suis dit que je pouvais en faire quelque chose. Je ne veux pas travailler selon le principe traditionnel d’une marque qui présente des collections et qui fixe les budgets des détaillants six mois à l’avance. J’ai donc pris le risque de faire produire des collections et de commencer à les vendre sur stock. Nous travaillons selon un système de cash & carry : payé et emporté. »
« De plus, la production locale me semblait essentielle pour proposer les bons articles au bon moment : pas de manteaux d’hiver en juin. Tout est fabriqué en Belgique, dans un atelier à Leeuw-Saint-Pierre. Pour les modèles, nous travaillons avec une équipe de designers indépendants. Certes, c’est peu plus cher, mais nos tissus sont moins chers. Et cela nous donne une flexibilité remarquable : si nous décidons de lancer un nouveau modèle de robe cette semaine, il sera prêt dans un délai maximal de dix jours. »
Pour les fashionistas conscientes
En plus de sa boutique en ligne, Wasted Atelier a déjà ouvert deux magasins physiques, un à Gand et un à Anvers. « Et nous aurons bientôt un magasin pop-up à Knokke. » En outre, 45 magasins de vêtements comptent parmi ses clients réguliers. « Au départ, c’était des détaillants comme Supergoods et Juttu, qui misent beaucoup sur la durabilité. Mais je ne veux pas seulement être une marque parmi tant d’autres. Aujourd’hui, de chouettes boutiques présentent notre marque : Maison L’Oxygène à Ostende, Ginger à Berlaar… Nous en sommes ravis. Nous ne voulons pas nous concentrer uniquement sur la composante écologique : nous voulons montrer que ce qui est durable peut aussi être tendance et sympa. Et à un prix normal, avec une bonne marge pour le détaillant. »
La marque s’adresse aux femmes de 25 à 45 ans qui aiment être à la mode, qui n’ont pas peur de porter des vêtements tape-à-l’œil. « Parfois, nous avons de vraies pièces maitresses : si elles peuvent être un peu surprenantes, pas trop habillées, elles sont toujours élégantes avec une touche d’originalité. Nous sommes une marque pour les fashionistas, qui ont plaisir à porter des pièces belges et durables. Parce que, au bout du compte, les pièces sont fabriquées à partir de surplus de l’industrie de la mode. »
S’ouvrir à l’étranger
Quelles sont les ambitions de Dirk Smet aujourd’hui ? « Je veux avant tout montrer, en Belgique, que la mode durable peut aussi être cool et sexy. Nous pourrions ouvrir d’autres magasins. Petit à petit, nous nous tournons également vers l’étranger : Le marché hollandais est assez différent, la France serait peut-être plus adaptée en matière de style. Nous allons essayer et nous verrons bien. Nos projets sont assez ambitieux : nous voulons être une marque différente des autres. »
Vous voulez en savoir plus sur l’approche de Wasted Atelier ? Dirk Smet prendra la parole lors du RetailDetail Fashion Congress le 25 mars. Peter De Sutter (e5 Mode), Dwayne Branch (Deloitte Belgique), et Laurent Mainil (Crunch Analytics) viendront également y partager leur vision de la mode de demain. Achetez d’ores et déjà vos billets pour l’évènement en direct ici.