La valeur boursière de Fast Retailing, société mère de la chaîne de vêtements de loisirs Uniqlo, a dépassé pour la première fois celle d’Inditex, propriétaire notamment de Zara. Le holding japonais devient ainsi le premier groupe de mode au monde en termes de capitalisation de marché.
Positionnement fort
Le cours de l’action Fast Retailing n’a cessé d’augmenter depuis août. Au point que la valeur boursière du retailer atteignait l’équivalent de 85 milliards d’euros en début de semaine, rapporte Nikkei. Les investisseurs apprécient l’accent de Fast Retailing sur l’Asie et en particulier la Chine, où l’économie est rapidement sortie de la crise sanitaire. En outre, le spécialiste des vêtements de loisirs est idéalement positionné pour profiter de l’évolution des habitudes des consommateurs, qui privilégient les vêtements « casual » à mesure que le télétravail se répand.
Fast Retailing exploite environ 2 300 magasins Uniqlo dans le monde. Le groupe compte 815 boutiques au Japon, son pays d’origine, et 791 points de vente en Chine, deuxième marché par ordre d’importance. Même en faisant abstraction du Japon, 60% de ses boutiques se trouvent en Asie.
Le groupe se trouve donc dans une situation totalement différente de Zara, dont 70% des magasins se trouvent en Europe et aux États-Unis – des marchés frappés de plein fouet par les confinements successifs. Seuls 20% des boutiques Zara sont situés en Asie.
Numérisation
Fast Retailing a également déployé d’importants efforts sur le front du numérique. Le groupe japonais a par exemple lancé le concept de « digital consumer retailing » en 2016, dans le cadre duquel il collecte et analyse les données de tous les achats en ligne et en boutiques. L’entreprise japonaise collabore également avec Google et d’autres partenaires externes pour développer une infrastructure de production nourrie par l’intelligence artificielle.
En termes de ventes en ligne, Fast Retailing n’a rien à envier à Inditex. Sur l’exercice écoulé, la part des ventes en ligne a bondi de 11,3% à 15,6% du total. Côté Inditex, la part des ventes en ligne atteignait 14% en 2019, mais le groupe prévoit de la porter à 25% d’ici l’année prochaine.
Potentiel de croissance
En termes de chiffre d’affaires, les 15,6 milliards d’euros de Fast Retailing ne lui valent que la troisième position dans son secteur, derrière Inditex (28,2 milliards d’euros) et H&M ( 18,5 milliards d’euros). Le géant espagnol de l’habillement réalise également des bénéfices nettement supérieurs à ceux de son rival japonais.
Mais les analystes pensent que Fast Retailing est mieux équipé pour poursuivre sa croissance, notamment grâce à son vaste réseau de boutiques en Asie. Inditex n’exploite en effet « que » 467 magasins en Chine. Zara a ouvert son plus grand établissement d’Asie à Pékin en octobre dernier : il s’étend sur plus de 3 000 m².