FNG, le groupe de mode qui chapeaute notamment les marques Brantano et Miss Etam, a publié ce matin des résultats d’exploitation dramatiques – et ils n’intègrent même pas l’impact de la crise sanitaire. Un plan de relance de grande envergure s’impose.
Pertes abyssales et dettes records
Le chiffre d’affaires a certes progressé de 3,7 % en 2019, passant de 471,6 millions à 483,3 millions d’euros, mais cette augmentation est exclusivement imputable aux acquisitions : sans l’acquisition d’Ellos Group et de Theo Henkelman Group, le chiffre d’affaires se serait contracté de 5,3 %. La perte nette de 292,1 millions d’euros est encore plus inquiétante. Les récentes acquisitions ont porté l’endettement à plus de 500 millions d’euros. Sans même compter les obligations de leasing financier.
Il s’agit de résultats financiers provisoires non audités, précise le rapport : de nombreuses incertitudes subsistent concernant des transactions et structures internationales complexes. En outre, ces résultats portent sur l’exercice 2019, c’est-à-dire la période précédant la crise sanitaire. Ils ne prennent donc pas en compte l’impact – sans doute considérable – des fermetures de magasins de ce printemps.
Risques majeurs
Le rapport ne fait pas mystère de l’origine de ces résultats désastreux : « Le groupe a connu une expansion solide et rapide ces dernières années. La stratégie Buy and Build était basée sur l’importance, dans le secteur de la mode et de l’art de vivre, d’avoir une certaine taille et de pratiquer une intégration verticale. Des volumes plus importants engendrent des économies d’échelle au profit de l’ensemble du groupe. Par cette approche, FNG a développé une position particulière dans le secteur. L’accent placé sur l’augmentation d’échelle a toutefois conduit à prendre de plus gros risques que les autres opérateurs du secteur. »
Et maintenant ? Toutes les options sont à l’étude pour réduire l’endettement et/ou étaler les échéances, peut-on lire dans le rapport. FNG procède également à une analyse de ses activités afin d’élaborer un plan réaliste. Le groupe veut notamment miser sur une stratégie « digital first » et des interactions plus intenses entre ses différentes composantes. Yves Pollé, manager de crise depuis lundi, connaît désormais l’ampleur de sa tâche.