Les couturières des usines Shein subissent en effet des horaires de travail trop longs, admet l’acteur chinois de la fast-fashion. Shein sanctionne les fournisseurs en question, mais promet également d’investir davantage dans les conditions de travail.
Documentaire incriminant
Un mois et demi après qu’un documentaire de la télévision britannique a révélé des conditions de travail pénibles dans deux des usines de Shein, l’acteur chinois réagit. Le producteur de vêtements affirme avoir lancé une enquête indépendante sur les allégations et promet maintenant des améliorations.
Peut-être la réaction est-elle également liée au fait que les Rolling Stones ont rompu leur accord de licence avec Shein la semaine dernière. Une toute nouvelle collection, qui se voulait une ode au groupe de rock, a dû être rapidement retirée des rayons de la boutique en ligne après des critiques croissantes sur les médias sociaux.
Journées de 13 heures
Il est vrai que les ouvrières des usines travaillent des heures excessivement longues, admet aujourd’hui Shein. Dans l’une des deux usines faisant l’objet du rapport, les inspecteurs ont constaté que les équipes travaillaient jusqu’à 13,5 heures par jour, avec deux à trois jours de repos par mois. Dans l’autre usine, les couturières travaillaient jusqu’à 12,5 heures par jour, sans aucune structure fixe pour les jours de repos.
Cette pratique est contraire aux réglementations locales. Shein affirme donc que ses commandes auprès des fournisseurs en question sont désormais réduites des trois quarts. Les usines ont jusqu’au 31 décembre pour adapter leurs horaires de travail, faute de quoi d’autres mesures pourraient être prises. Bien que Shein souligne délicatement que les heures supplémentaires sont « nettement inférieures » à ce que prétend le documentaire, selon The Guardian. À propos des autres usines, l’entreprise ne dit rien.
Selon les réalisateurs du documentaire, les ouvriers travaillent 18 heures par jour et ne bénéficient que d’un jour de congé par mois. Ils seraient également payés à peine 4 cents par vêtement fini. En cas d’erreur, une partie du salaire est alors déduite. Mais l’entreprise chinoise dément ces dernières allégations : les employés gagneraient plus que la moyenne dans la région et seraient payés pour chaque étape du processus de production.
Système de plaintes
Néanmoins, le géant chinois de la mode ultra-rapide promet 15 millions de dollars pour améliorer les conditions dans la chaîne d’approvisionnement. Au cours des trois ou quatre années suivantes, des « centaines d’usines » amélioreraient ainsi les conditions de travail. Les dépenses consacrées à l’approvisionnement responsable devraient également doubler pour atteindre 4 millions de dollars par an.
Avec ce budget, Shein souhaite pouvoir effectuer davantage de contrôles ponctuels inopinés – dans la mesure du possible avec des centaines d’usines – et investir davantage dans la formation des fournisseurs au respect du code de conduite. L’entreprise a également créé un système de remarques et de plaintes anonymes.