Déclencher une tempête de clics sur Shein pour faire perdre de l’argent au géant de la mode, tel est le plan de militants français. Ils appellent à « hacker » massivement le géant chinois du commerce électronique ce soir.
Attaque contre les annonces
A vrai dire, cela n’a pas grand-chose à voir avec le « hacking », mais c’est ainsi que les activistes français de The Good Goods présentent leur action contre Shein : ils appellent les consommateurs, via les médias sociaux, à cliquer massivement sur les résultats de recherche sponsorisés de Shein sur Google et ailleurs entre 17h et 22h ce mercredi 20 décembre.
L’objectif est de faire perdre de l’argent à Shein en lui faisant payer les résultats publicitaires, sans que la boutique en ligne de mode n’en tire aucun bénéfice. Shein paie beaucoup d’argent à Google (et aux moteurs de recherche en général) pour que ses produits apparaissent en premier dans les résultats de recherche, a expliqué The Good Goods sur Instagram.
« Vague d’indignation »
« À chaque fois que vous cliquez, la marque est facturée par le moteur de recherche un montant appelé le coût d’acquisition par clic (CPC). Par exemple : pour 100 personnes qui cliquent sur un CPC à 25 centimes, le coût d’acquisition est de 25 euros pour 100 clients potentiels et devient rentable si les personnes qui achètent cumulent au moins 25 euros d’achat », selon la campagne.
« Par contre, si 100 personnes cliquent mais qu’aucune n’achète, Shein perd 25 euro… Là, vous voyez peut-être où on veut en venir. On aimerait vous faire cliquer des dizaines de fois, sans acheter, au même moment, » peut-on lire concrètement dans l’appel. Les initiateurs espèrent attirer 500 000 activistes, ce qui rapporterait à Shein une facture de 1,25 million d’euros.
Mais la campagne soulève aussi des questions critiques : selon des réactions Shein serait loin de payer 25 centimes par clic, tandis que les initiateurs eux-mêmes se rendent compte qu’ils « enrichissent ainsi les moteurs de recherche ». La campagne suggère donc d’utiliser un autre moteur de recherche que Google, comme Ecosia, et dit surtout vouloir « générer une nouvelle vague d’indignation envers le modèle de l’ultra fast fashion ».