Martijn Rozenboom, le repreneur de FNG aux Pays-Bas, se défend contre sa mauvaise image de fossoyeur d’entreprise. Il dit avoir réellement l’intention de sauver la mère de Miss Etam, mais d’anciens partenaires d’affaires brossent un portrait plus sombre.
Bloqué à deux reprises chez FNG
Un nuage noir poursuit Martijn Rozenboom : au moment de la faillite de Free Record Shop en 2014, l’homme d’affaires néerlandais traînait déjà une réputation controversée et douteuse de repreneur d’entreprises pour une bagatelle qui s’empressait ensuite de vider de leur substance. Cette image ne semble pas s’être beaucoup améliorée au fil des ans, puisque les banques de FNG ont refusé deux tentatives de sauvetage par l’entrepreneur : une fois juste avant la faillite et une fois en tant que candidat-repreneur de la branche belge.
Une enquête menée par le Financieele Dagblad auprès de dix (anciennes) relations d’affaires de Martijn Rozenboom brosse un portrait peu flatteur, bien qu’il soit basé sur des témoignages anonymes. « Il n’a jamais relancé aucune entreprise. Parfois, le nom existe encore, mais pas grâce à lui », peut-on lire dans le quotidien. Son rôle se serait limité de revendre les entreprises et les stocks dès que possible en prenant soin de laisser les dettes à d’autres parties.
Meilleure des options
Depuis Free Record Shop – pour lequel le curateur a refusé la reprise de Rozenboom –, l’entrepreneur a notamment tenté de relancer McGregor, le discounter Op=Op, Supertrash et la chaîne de chaussures Dungelmann. Toutes ces tentatives ont fait long feu. Dans le cas de McGregor, Rens van de Schoor, nommé par Martijn Rozenboom à la direction et comme lui un fidèle de l’ancienne direction de FNG, a jeté le gant après quelques semaines seulement.
Martijn Rozenboom a pourtant réussi à reprendre la branche néerlandaise de FNG. À 49 ans, il intégrera des chaînes comme Miss Etam et Steps dans son propre véhicule NXT Holding et laissera l’ancienne direction néerlandaise à la barre. Les curateurs de FNG Pays-Bas défendent leur choix : « Il a offert un montant supérieur au produit que nous attendions de la vente des stocks. Il a pu le payer en une fois et bénéficie du soutien de la direction. Dans ces circonstances, c’était le meilleur résultat possible. »
La justice néerlandaise suit le dossier
Martijn Rozenboom se défend en affirmant qu’il n’a effectivement aucune ambition de management, mais que si certaines entreprises « n’étaient plus viables », il a réussi à en relancer d’autres. « Qu’y a-t-il de mal à acheter quelque chose pour un euro et le revendre pour deux ? », s’est-il exclamé dans le FD. Dans le cas de FNG, il se dit « convaincu de la capacité de cette direction à maintenir l’entreprise à flot ».
En Belgique, l’enquête sur les présomptions de fraude et de mauvaise gestion par l’ancienne direction du FNG s’est accélérée – un dossier dans lequel le nom de Martijn Rozenboom devrait apparaître. Les services d’enquête néerlandais se sont refusés à confirmer qu’une enquête était en cours dans ce cadre, mais a dit « suivre tous les développements avec intérêt ».