Les hausses de prix et les ruptures de stock sont une bonne chose pour les marques de luxe exclusives. C’est du moins ce qu’il semble après les chiffres annuels de Chanel : l’année dernière, la maison de couture a enregistré une augmentation de 50 % de son chiffre d’affaires et un triplement de son bénéfice.
Les Américains affluent vers le luxe
Plus il y a de restrictions, plus les consommateurs de luxe aiment ça. C’est ce qu’il semble, car Chanel a connu une excellente année 2021 : le chiffre d’affaires a augmenté de pas moins de 50 % pour atteindre 15,6 milliards de dollars (14,6 milliards d’euros), tandis que le résultat d’exploitation a progressé de plus de 170 % pour atteindre 5,5 milliards de dollars (5,2 milliards d’euros). Malgré la crise Covid qui faisait toujours rage, les ventes ont également augmenté de 27 % par rapport à 2019. Même les bénéfices ont enregistré une hausse de 57,5 % par rapport à avant la pandémie.
Les ventes européennes ne se sont pas encore totalement remises du Covid, mais en Asie-Pacifique, Chanel vendait déjà 50 % de plus qu’en 2019. Et comme d’autres marques l’ont également mentionné plus tôt, le consommateur américain en particulier est de retour. Les ventes sur le continent américain ont augmenté de 52 % l’année dernière par rapport aux niveaux d’avant Covid.
Que deux sacs par an
Pourtant, Chanel se montre dur avec ses clients. Pendant la pandémie, la marque a augmenté ses prix à de nombreuses reprises et, en juillet également, de nouvelles hausses de prix sont prévues. La maison de luxe a même fixé des limites pour son sac à main iconique ‘classic flap’ : aux États-Unis, par exemple, les consommateurs ne sont autorisés à acheter ‘que’ deux pièces par an de ce sac, qui peut coûter jusqu’à 10 000 dollars.
En Corée du Sud, les gens font la queue avant l’aube pour s’en procurer un. Les revendeurs paient les gens des centaines de dollars pour y faire la file, selon MarketScreener. Même si le sac à main coûte désormais deux fois plus cher qu’en 2019.
Des restrictions similaires pourraient être introduites dans davantage de pays, selon le PDG Philippe Blondiaux, afin de lutter contre la revente en ligne à grande échelle. C’est soi-disant pour cette raison que Chanel veut aussi harmoniser les prix dans le monde entier. Sauf pour la Russie : en guise de sanction, les Russes ne peuvent acheter que pour 300 euros auprès de la marque, même à l’étranger, ce qui a fait protester certaines fashionistas russes.