Roberto Cavalli ferme tous ses magasins aux Etats-Unis. La marque de luxe italienne, au bord de la faillite, abandonne ses activités américaines pour éviter de sombrer.
93 licenciements secs
Alors que la maison de luxe italienne Roberto Cavalli venait à peine d’annoncer qu’elle recherchait des investisseurs afin d’éviter une faillite imminente, les employés des magasins américains ont été renvoyés chez eux. Plusieurs directeurs, dont le CEO américain Salvatore Tramuto, ont démissionné et la branche nord-américaine de l’entreprise sera mise en liquidation à partir du 4 avril.
Les contrats des 93 collaborateurs américains ont été résiliés vendredi dernier, mais ils toucheront néanmoins une semaine de salaire supplémentaire. Art Fashion Corp., la société sœur aux Etats-Unis, serait déficitaire depuis cinq ans déjà. En 2018 la perte a été estimée à 17,8 millions de dollars (15,9 millions d’euros), en plus des 13 millions de dollars (11,6 millions d’euros) de dépenses marketing.
A la recherche de capital frais
Alors que le rideau tombe sur les activités nord-américaines, le reste de l’entreprise n’est pas sauvé pour autant. En ce moment Roberto Cavalli est en discussion avec des actionnaires et « des parties disposées à injecter du cash, afin d’avoir les moyens nécessaires pour surmonter les difficultés financières actuelles », commente un porte-parole.
Depuis 2015 la griffe de luxe est détenue à 90% par le fonds d’investissement privé italien Clessidra, qui souhaite toutefois se retirer vu les chiffres d’affaires en baisse de Cavalli. Selon le New York Times, le fondateur de Diesel (Renzo Rosso) et le designer Philipp Plein figureraient parmi les parties intéressées, mais aucun accord n’a encore été conclu. Le fondateur Roberto Cavalli détient les 10% restants des actions.
Protection contre les créanciers
En attendant l’arrivée de capital frais, le label de mode, basé à Florence, a demandé une protection contre ses créanciers. Pour ce faire , le groupe prépare en ce moment en plan de restructuration. Les syndicats craignent des licenciements massifs, aussi en Europe, et ont organisé des actions de grève devant le siège social. Les syndicats italiens, inquiets de la situation de Cavalli, avaient déjà tiré la sonnette d’alarme il y a trois semaines.
Et pour comble Roberto Cavalli vient de perdre son directeur créatif, Paul Surridge. Ce dernier a fait savoir sur Instagram, « qu’après mûre réflexion, il était arrivé à la conclusion que la mission pour laquelle il avait signé, avait changé et suivait un nouvelle direction avec une nouvelle perspective ». Le designer a dit vouloir se concentrer sur d’autres projets, qu’il avait mis de côté pour se consacrer à Cavalli. La marque perd ainsi son deuxième directeur créatif depuis la démission de Robert Cavalli lui-même il y a quatre ans.