La chaîne de prêt-à-porter e5 mode peut redémarrer : le propriétaire, Frédéric Helderweirt, a conclu un accord avec les créanciers. Aucune fermeture de magasin supplémentaire n’est prévue, mais il n’y a pas encore de nouvel investisseur.
Tous les emplois maintenus
Fin mars, e5 mode avait obtenu un délai de trois mois pour organiser la reprise. Entre-temps, la chaîne bénéficiait de la protection contre ses créanciers. Le délai a été tout juste respecté : aujourd’hui, l’entrepreneur Frédéric Helderweirt a annoncé qu’il avait conclu un accord avec les créanciers et que le tribunal de l’entreprise de Termonde avait approuvé le plan de réorganisation. « Ce résultat me donne un regain d’énergie et de positivisme pour avancer et repartir », déclare le propriétaire, en soulignant que les 450 employés du détaillant garderont leur emploi. Aucune fermeture de magasin supplémentaire n’est prévue.
La recherche d’un nouvel investisseur se poursuit, mais le propriétaire ne souhaite pas donner de détails. Je suis profondément soulagé que l’entreprise ait une seconde chance. Mon objectif, donner un nouveau souffle à e5 mode, n’a pas changé. J’ai simplement dû mettre le plan à jour de façon inattendue. Il est plus efficace et plus solide. Mes collaborateurs et moi-même avons tout mis en œuvre pour assurer la pérennité de cette chaîne de magasins emblématique, ancrée localement. »
« Vers un modèle plus durable et plus résilient »
e5 mode a profité de la période de protection judiciaire pour rééchelonner ses dettes, et ce rééchelonnement est la base du plan de sauvetage, désormais approuvé par le tribunal de l’entreprise. L’entrepreneur ne souhaite pas donner de détails sur cette réorganisation. La procédure de réorganisation judiciaire était une nécessité : en raison du confinement en mars et avril, la chaîne a perdu vingt millions d’euros de chiffre d’affaires, soit un quart des ventes annuelles escomptées. Le chiffre d’affaires est en dessous des prévisions en raison d’un nombre de visiteurs inférieur à celui de l’année dernière. « Nos clients un peu plus âgés, en particulier, sont encore réticents et n’osent pas revenir faire leurs achats », indique la déclaration. La boutique en ligne se porte bien.
La crise du coronavirus a montré que le secteur du commerce de détail doit se réinventer, déclare Helderweirt. « Nous devons passer à un modèle plus durable et plus résilient. Être en bonne santé financière et avoir de la marge pour investir, cela reste bien entendu fondamental, et fournir des emplois durables à nos employés est également notre priorité. Parallèlement, nous devons éviter de fragiliser la planète et notre société. Nous devons également oser assumer notre responsabilité écologique et sociale, et nous concentrer davantage sur la technologie ou les principes de l’économie circulaire. Il semble que le choc provoqué par le coronavirus ait ouvert une nouvelle porte à l’innovation et à l’affirmation de soi. C’est un regard positif que je pose sur l’avenir, c’est mon devoir d’entrepreneur en cette période. »
Le nom e5 mode apparaît également dans le dossier FNG en raison des liens entre le propriétaire Frédéric Helderweirt et le groupe de mode en eaux troubles. Helderweirt a rempli plusieurs fonctions chez FNG avant de prendre en charge e5 mode. Bien que les deux parties l’aient toujours nié, la rumeur persiste selon laquelle FNG espérait intégrer la chaîne. Après tout, cela s’inscrirait dans la stratégie de la mère de Brantano de faire acheter des chaînes en difficulté par des entrepreneurs proches, de les réorganiser et de les ajouter ensuite au portefeuille de FNG. La seule certitude est cependant que les deux entreprises ont conclu un accord de coopération en janvier : e5 mode utilise la plateforme d’achat de FNG.