FNG réagit avec rapidité : avant même que les syndicats n’exposent les raisons pour lesquelles ils souhaitent le départ de la direction, la société mère de Brantano annonce un changement de celle-ci. Pourquoi ? L’entreprise aurait urgemment besoin de liquidités – et donc aussi de goodwill – pour pouvoir acheter les collections hiver.
Changement proactif de la direction
Lundi, les syndicats ont pu exposer devant le tribunal de commerce de Malines les raisons pour lesquelles ils ne veulent plus de la direction actuelle de FNG et souhaitent la remplacer par un collège d’experts (sélectionnés par leurs soins). Le tribunal rendra sa décision le 15 juillet.
Pourtant, l’entreprise n’a pas attendu le verdict pour réagir : dès ce week-end, la société mère de Brantano a annoncé un remaniement de son conseil d’administration. L’ancien patron de la VRT, Paul Lembrechts, remplace après quelques semaines seulement le manager de transition Yves Pollé, le directeur néerlandais Richard Turk remplace le cofondateur Manu Bracke et la directrice financière Nathasja Van Bael obtient le siège d’Anja Daems.
Bien que les syndicats s’accrochent à leur idée d’un collège d’experts en plus, le changement de direction devrait permettre de sortir plus rapidement de l’impasse actuelle Selon De Standaard, Lembrechts possède de nombreuses connections aussi bien chez les syndicats, que parmi les autorités politiques et dans le monde bancaire. Et c’est nécessaire, car selon des sources internes, le temps effectuer l’achat des prochaines collections hiver.
Aucun contrôle sur Ellos
Mercredi prochain, le groupe apprendra s’il obtiendra ou non la protection contre ses créanciers, mais un financement supplémentaire devra alors être négocié avec les banques et les autorités. Pour l’instant, cette tâche reposerait presque entièrement sur les épaules du CEO Roald Borré. Or, compte tenu de son double rôle de membre du conseil d’administration du fonds public PMV, dont FNG a également reçu l’aide par le passé, il n’est peut-être pas la personne la plus appropriée pour s’acquitter de cette tâche – certainement dans le cas des discussions controversées sur les aides d’État.
Nul ne sait encore à quel point les banques se montreront conciliantes. Selon De Standaard, les grandes banques belges et néerlandaises n’ont pas vu d’un bon œil le fait que FNG transfère l’acquisition d’Ellos dans une entité distincte, FNG Nordic. Lors de cette reprise, les banques n’ont pas souhaité accorder de prêts supplémentaires, entrainant la mise en place d’une nouvelle émission d’obligations en Scandinavie.
Par conséquent, les banques habituelles de l’entreprise ne peuvent pas se déclarer créancières de cette entité, alors qu’en cas de faillite, c’est la filiale Ellos qui aurait le plus à offrir. La nouvelle direction devra donc découvrir quelles autres garanties suffisantes FNG peut désormais donner aux banques.