Il n’y a pas qu’en Belgique que C&A ferme des magasins physiques. Le détaillant de mode s’est attelé à un virage stratégique depuis la prise de fonction de son PDG, Giny Boer, en 2020 : d’ici 2026, la moitié de ses ventes doit provenir du commerce électronique.
Stratégie de modernisation
Au cours des cinq dernières années, C&A a fermé 20 magasins physiques en Belgique. Cette année, il y en aura huit, rapporte De Tijd. Il s’agit principalement de magasins situés dans des villes petites ou moyennes telles que Lier, Hasselt, Tongres ou Mol. Bientôt, la chaîne de mode passera sous la limite symbolique des 100 magasins en Belgique. Des employés ont également été licenciés au siège social. Le détaillant ne communique pas à ce sujet afin de ne pas provoquer de troubles, a déclaré au journal sa porte-parole Eva Van Elst.
La nouvelle n’est pas très surprenante : C&A travaille depuis deux ans à une stratégie de modernisation sous l’impulsion de la dirigeante Giny Boer. Les magasins non rentables sont fermés, d’autres sont rénovés. Depuis octobre de l’année dernière, C&A a fermé près de 70 magasins en Europe, a récemment calculé RetailTrends. 19 magasins ont fermé en Allemagne, 12 aux Pays-Bas et neuf en Belgique. Des magasins ont également fermé dans des pays comme la France, l’Autriche, la Pologne et le Portugal. Il en reste aujourd’hui moins de 1 300, répartis dans 17 pays.
Rattraper le temps perdu
L’urgence est grande pour C&A. Le détaillant dispose d’un parc de magasins obsolète, avec des locaux souvent trop grands ou dont le loyer est trop élevé, et doit rechercher un meilleur équilibre entre le offline et le online. En ce qui concerne le commerce électronique, le détaillant rattrape son retard : d’ici 2026, la moitié de ses ventes devrait provenir du commerce en ligne. De cette manière, le détaillant souhaite également attirer un public plus jeune.
Après tout, le détaillant a raté beaucoup de trains au cours des dernières décennies en raison de la lenteur de ses décisions et n’a pas trouvé de réponse adéquate à la croissance de la fast fashion. L’entreprise autrefois très innovante est aux prises avec une image ringarde. C&A doit donc maintenant rajeunir et devenir plus durable.
Reste à savoir si elle y parviendra. C&A est toujours une entreprise familiale, détenue par la famille Brenninkmeijer. Le fait que l’entreprise ne soit pas cotée en bourse peut être un avantage dans cette crise. Mais il ne fait aucun doute que le repositionnement stratégique de la chaîne prendra beaucoup de temps et beaucoup d’argent. De plus, C&A n’est pas un cas isolé : tout le secteur de la mode est sous pression, avec des grands noms comme H&M et Zara qui optimisent également leurs parc de magasins.