Malgré l’intérêt des acheteurs potentiels, la faillite (partielle) de FNG s’est avérée inévitable : les banques ne voulaient plus suivre. Cependant, une reprise serait encore attendue pour Brantano, Miss Etam et CKS, entre autres.
Intérêt pour plusieurs chaînes
Jeudi, le rideau est tombé sur FNG : les 2491 employés ont été licenciés, bien que certains aient été temporairement réembauchés pour faire face à la période des soldes dans les 368 magasins du Benelux. Les chaînes Brantano, CKS, Miss Etam, Claudia Sträter, Henkelman et Steps pourraient potentiellement disparaitre. Pour Fred & Ginger et Ginger la fin des activités avait déjà été annoncée.
Toutefois, selon Paul Lembrechts, directeur général intérimaire, il y a de fortes chances de trouver des candidats à la reprise. Les chaînes néerlandaises susciteraient beaucoup d’intérêts (en particulier Miss Etam), tandis que les investisseurs ont déjà jeté leur dévolu sur CKS. Plusieurs candidats ont également été évoqués pour Brantano, mais nul ne sait combien d’entre eux restent encore dans la course.
Les banques disent stop
En effet, la proposition du fonds d’investissement Parc Partners de procéder à une injection de capital en septembre a été rejetée par les banques : lundi dernier, elles avaient déjà bloqué les comptes des formules de magasins et exigé, d’ici vendredi, le remboursement d’un prêt de vingt millions d’euros, ce qui s’est avéré impossible pour le groupe de mode.
Les banques sont également à l’origine du rejet de la proposition de reprise émise par consortium d’entrepreneurs flamands (principalement d’anciens actionnaires de FNG), dont Emiel Lathouwers, Wouter Torfs et Jos Sluys. À l’instigation de l’ancien dirigeant, Dieter Penninckx, ils ont tenté de reprendre les dettes bancaires de l’entreprise – moyennant leur forte réduction.
Finalement, le consortium et les banques ne se seraient jamais réunis, affirme Paul Lembrechts, directeur général par intérim. Entre-temps, Torfs – qui avait déjà injecté 15 millions d’euros dans Brantano – a quitté le navire, tout comme Lathouwers qui prétend ne pas (ou plus) être intéressé. Pourtant, Penninckx ne souhaite pas encore abandonner : jeudi, il a déclaré qu’une annonce pourrait être faite prochainement. L’ex-CEO travaille également sur un plan de reprise pour une grande partie des chaînes du Benelux. Toutefois, personne ne sait quels entrepreneurs l’assistent actuellement dans cette tâche.
Plusieurs candidats se seraient présentés pour une cinquantaine de magasins Brantano, déclare Gunther De Backer, porte-parole de FNG, à BusinessAM : « Cela comprend un groupe d’industriels flamands, mais aussi une pointure internationale du secteur. C’est un acteur qui pourrait effrayer le marché belge. Le groupe allemand Deichmann avait initialement manifesté un intérêt pour Brantano, mais il n’est pas certain que De Backer fasse référence à ce propriétaire de Van Haren.
Centaines de millions perdus
Penninckx reste, malgré tout, avec sa femme Anja Daems et son ami d’enfance Manu Bracke, l’actionnaire majoritaire de la holding FNG et de la formule omnicanale suédoise Ellos. Les banques du Benelux n’ayant aucune emprise sur cette dernière, Ellos est épargnée par la faillite.
La faillite va néanmoins coûter des centaines de millions, y compris aux contribuables et aux investisseurs privés. FNG détient encore 74 millions d’euros d’obligations en circulation, mais celles-ci ont maintenant perdu toute leur valeur. Le gouvernement flamand, qui a également investi dans FNG, pourrait lui aussi ne pas récupérer son argent. Ce sont en effet les banques et les promoteurs immobiliers qui figurent au premier rang dans l’ordre de distribution lors d’une faillite.