Pression des banques
L’annonce de la faillite n’a pas vraiment suscité la surprise : l’année dernière Marlies Dekkers Group a essuyé une perte de 2,9 millions d’euros, ce qui porte sa dette totale à 18 millions d’euros. Les banques, notamment la Rabobank en tant que principal créditeur, lui ont imposé des mesures draconiennes : si le créatrice ne trouvait pas un investisseur avant le 1er septembre, les banques menaçaient de lui couper les vivres.
Marlies Dekkers (47 ans) doit sa réputation mondiale à ses célèbres soutiens-gorge à bandelettes ‘signature strap’. De nombreuses stars, telles que Sarah Jessica Parker, Lady Gaga et Rihanna, ont porté ses créations. Mais ces dernières années les difficultés se sont accumulées pour Dekkers : « Aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg la croissance était insuffisante », confirmait un porte-parole la semaine dernière, après l’annonce des mauvais résultats.
Seuls six magasins resteront ouverts
Après l’annonce de la faillite par le tribunal de Rotterdam, le curateur a conclu un accord avec le fonds d’investissement Karmijn Kapitaal, qui relancera l’entreprise « en gardant les entités saines et prometteuses ».
Ainsi seuls six magasins de la créatrice resteront ouverts, dont deux en Belgique (Anvers et Maasmechelen). Toutes les autres boutiques en propre fermeront leurs portes, mais l’entreprise poursuivra sa collaboration avec des magasins multimarques. Par ailleurs le groupe à l’intention de miser pleinement sur les ventes en ligne. Grâce à ce plan de relance, 35 des 100 emplois au total auront pu être sauvés.
Autre sauvetage par le passé
La flamboyante hollandaise n’en est d’ailleurs pas à son premier plan de relance. En effet durant l’été 2010 son groupe avait déjà été sauvé du naufrage par le fonds d’investissement amsterdamois NIBC Capital Partners, qui à l’époque avait pris « une participation minoritaire substantielle » dans l’entreprise ; ce qui avait contraint Marlies Dekkers à renoncer à son indépendance pour la première fois.
A présent son autonomie semble encore se réduire, même si Karmijn Kapitaal souligne que la créatrice sera membre de la direction dans la nouvelle entreprise. Marlies Dekkers pour sa part voit l’avenir d’un bon œil et qualifie ce nouveau départ sur son site web de « First day of a new future ».
Traduction : Marie-Noëlle Masure