LVMH prévoit des années creuses pour le secteur du luxe. Au dernier trimestre, le chiffre d’affaires n’a progressé que de 3 %, en raison de la réticence des Chinois et d’un déclin après la pandémie.
Au-delà de l’apogée
La maison mère de Louis Vuitton et de Dior prévoit un ralentissement de la croissance suite à l’affaiblissement de la demande de produits de luxe. Le chiffre d’affaires du groupe a connu une croissance organique de 3 % pour atteindre 20,7 milliards d’euros, mais les effets de change négatifs ont entraîné une baisse supplémentaire de 4 %. Il s’agit d’un revirement remarquable après des années de forte croissance, lorsque les acheteurs de produits de luxe ont fait du « revenge shopping » après et entre les lockdowns du Covid.
Sur le marché asiatique clé, à l’exclusion du Japon, les ventes comparables ont chuté de 6 %. Surtout les consommateurs chinois restent plus prudents. Aux États-Unis et en Europe, les ventes ont augmenté de 2 %. La marque phare Louis Vuitton a toutefois stagné aux États-Unis, tandis que les ventes en Europe ont été « légèrement négatives », selon le directeur financier Jean-Jacques Guiony. Les boissons du groupe, telles que le cognac et le champagne, ont été les moins performantes.
Guiony s’attend à une amélioration progressive, mais étalée sur « plusieurs trimestres, voire plusieurs années« , et « elle ne sera pas spectaculaire », selon le Financial Times. En effet, le bureau de conseil Bain prévoit que le marché du luxe ne connaîtra qu’une croissance de 1 à 4 % cette année, alors qu’elle était de 8 à 10 % en 2023.