Le groupe de luxe français LVMH a enregistré une croissance modeste au quatrième trimestre 2024, mais les chiffres montrent que le secteur n’est pas encore tout à fait sorti du marasme. Même si Bernard Arnault regarde vers l’Amérique avec espoir.
Une croissance modérée et des bénéfices en baisse
Le quatrième trimestre s’est élevé à 23,9 milliards d’euros, soit une croissance organique du chiffre d’affaires de 1 %. Un résultat meilleur que prévu, puisque les analystes tablaient sur une contraction de 1,25 %. La croissance est également de 1 % pour l’ensemble de l’année 2024, ce qui représente un chiffre d’affaires de 84,7 milliards d’euros. Toutefois, après ajustement des taux de change, cela se traduit par une baisse de 2 %.
Le bénéfice d’exploitation a chuté de 14 % pour atteindre 19,6 milliards d’euros, tandis que le bénéfice net a chuté de 17 % pour atteindre 12,3 milliards d’euros. Le chiffre d’affaires de la division mode et maroquinerie, qui représente la moitié des ventes du groupe, a baissé de 1 %, tandis que la division horlogerie et joaillerie a enregistré une contraction de 2 % de son chiffre d’affaires. La division des vins et spiritueux a enregistré la plus forte baisse, soit 11 %.
La distribution a été un point positif notable : la branche comprenant Sephora et Le Bon Marché a enregistré une croissance organique des ventes de 6 %. La chaîne de cosmétiques Sephora a même connu une croissance à deux chiffres, tant en termes de chiffre d’affaires que de bénéfices, bien que le groupe n’en précise pas le montant exact.
Les soucis en Chine persistent
Les chiffres trimestriels laissent entrevoir une stabilisation du marché, mais les résultats annuels soulignent que le secteur reste sous pression. En particulier, la faiblesse du marché chinois reste un sujet de préoccupation. Les ventes de produits de luxe en Chine ont chuté de 20 % en 2024, la plus forte baisse depuis 2011.
Toutefois, le PDG de LVMH, Bernard Arnault, reste optimiste quant aux opportunités de croissance aux États-Unis, où l’économie fait preuve de résilience et où les allègements fiscaux stimulent l’expansion. La présence de la famille Arnault à la cérémonie d’investiture de Donald Trump souligne l’importance stratégique du marché américain, qui devient de plus en plus vital à mesure que la croissance en Chine s’essouffle.
Pour 2025, LVMH reste prudemment positif, malgré ce que Arnault appelle « une conjoncture plus délicate ». Aucune prévision concrète n’a été émise, mais les signes positifs du quatrième trimestre laissent entrevoir une possible reprise. Entre-temps, le groupe fait également le ménage dans son portefeuille de marques : la créatrice Stella McCartney rachète sa participation minoritaire, a annoncé le groupe hier.