A peine 3 euro cents, voilà ce que gagne une couturière pakistanaise pour confectionner un vêtement qui demande des heures de travail. Malgré les Campagnes Vêtements Propres mondiales, les abus dans l’industrie textile demeurent, écrit De Standaard.
H&M, Mango et Gap
Ces dernières années les abus dans les usines textiles asiatiques, avec souvent des conséquences désastreuses et mortelles, ont suscité l’indignation et donné lieu à de nombreuses promesses concernant l’amélioration des conditions de travail des ouvriers textiles, notamment au Pakistan et au Bangladesh. Pourtant la pauvreté et l’exploitation des ouvriers demeurent, surtout pour les couturières à domicile qui confectionnent des vêtements en dehors des usines, souvent en sous-traitance.
Au Pakistan des couturières à domicile travaillent sept jours sur sept pour moins de 20 euros par mois, sans aucune protection sociale. Leurs patrons, qui ne sont pas les propriétaires d’usines, mais des sous-traitants, confient souvent des travaux de couture à des couturières à domicile à la demande de grandes marques internationales, explique la secrétaire-générale Zehra Akhan de la fédération des femmes travaillant à domicile. L’an dernier l’organisation internationale du travail OIT a confirmé que des vêtements portant le logo notamment de Cotton Belt, H&M, Mango et Gap avait été retrouvés dans de petites usines textiles illégales.
En février de cette année quelques grandes marques européennes de vêtements, dont H&M, ont refusé d’assister au sommet annuel de l’industrie textile au Bangladesh en guise de protestation contre les mauvaises conditions de travail dans le pays. Dans une première réaction au journal De Standaard, le groupe H&M a d’ores et déjà laissé entendre qu’il examinerait l’affaire, mais qu’en principe il fait produire uniquement des vêtements cousus machinalement au Pakistan.