Il y a du mouvement dans le monde de l’emballage : l’emballage plastique semble à nouveau constituer un must dans le secteur de la mode et ce pour plus de durabilité. De ZEB à Zalando, tous optent pour le plastique réutilisable. Le plastique est-il mieux que le carton ?
ZEB devient « plus vert » grâce au polypropylène
Après le secteur alimentaire, le secteur de la mode recherche également des emballages plus respectueux de l’environnement. Afin de réduire la quantité de déchets, ils utilisent principalement des emballages réutilisables. Étonnamment, la dernière tendance semble être assez axée sur le plastique : ZEB remplace le carton par du plastique dans ses magasins ; alors que dans l’e-commerce, Omoda et Zalando optent également pour l’emballage plastique pour l’envoi des commandes.
Dès cette semaine, tous les clients de la chaîne de mode belge ZEB recevront un sac réutilisable au lieu d’un sac en papier. Bien que les consommateurs obtiennent le sac gratuitement, ces derniers seront récompensés par 5 points de fidélité supplémentaires s’ils apportent le sac avec eux lors de leur prochain achat. Ces sacs arborant des citations telles que « pretty things inside » contribueront aussi bien sûr à l’image de marque de ZEB, mais selon le détaillant, cela permettra aussi d’économiser 380 tonnes de papier par an.
Les sacs sont fabriqués à partir de polypropylène non tissé et leur production nécessiterait moins d’énergie que la production des sacs en coton. Ces sacs servent donc de point de départ à la campagne durable lancée par ZEB « go green 2020 », dans le cadre de laquelle toutes sortes de projets de développement durable sont encore en préparation. « Nous estimons que nos clients, fournisseurs et partenaires attachent également une grande importance à ce thème et seront de la partie », a déclaré Erika Mees, responsable marketing.
« 80 % d’émissions en moins grâce aux sacs d’expédition en plastique »
Zalando transpose, en ligne, la question de l’emballage en testant les sacs d’expédition réutilisables. En Scandinavie, 10 000 clients reçoivent leurs commandes dans des emballages réutilisables, qui serviront aussi pour les retours, pendant une période d’essai. Selon la plateforme de vêtements, réutiliser ces sacs permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre de près de 80 %.
Cependant, les sacs d’expédition doivent à chaque fois être renvoyés par la poste, même si les clients ne souhaitent pas retourner les produits. En effet, afin d’être réutilisés, ces sacs doivent toujours retourner au centre de distribution du détaillant. Ils peuvent donc être pliés et placés dans une enveloppe, sur laquelle sera apposée l’étiquette de retour, qui sera ensuite simplement retournée par boîtes aux lettres. Pendant la période de test, Zalando étudie la façon dont le nouvel emballage peut être intégré dans les processus logistiques.
Le détaillant en ligne de chaussures, Omoda, commence également à utiliser des boîtes en plastique réutilisables pour ses livraisons. Cette « ecobox », développée par le détaillant lui-même, pourrait être utilisée jusqu’à 50 fois. Les clients paient un acompte de 4,95 euros, qui est remboursé une fois la boîte de retour au centre de distribution. Ces dernières sont également pliables pour permettre le retour par boîte aux lettres.
« Le client est prêt à faire des choix durables »
Selon Omoda, les emballages en carton ne constituent pas une solution durable suffisante : « C’est une grande étape dans le processus de réduction de notre empreinte écologique, mais cela ne veut pas dire qu’on peut s’arrêter là ». En fin de compte, vous continuez à transporter toutes ces boîtes en carton qui, une fois chez le client, sont jetées à la poubelle. »
Mais qu’en pense le client ? Pendant la période d’essai chez Omoda, les mille premières écoboxes sont parties en une seule journée. Tous les consommateurs se sont, par la suite, aussi montrés « extrêmement enthousiastes » : 73 % d’entre eux pour des raisons environnementales, 27 % par curiosité ou parce que moins de carton a fini dans la poubelle, c’est ce qui ressort d’une enquête réalisée auprès des clients.
« Nos clients sont prêts à faire des choix durables, c’est ce que le projet pilote nous a montré. Aujourd’hui, il est de notre devoir, en tant qu’entreprise de commerce électronique travaillant avec de gros volumes, de faciliter ce processus », déclare le COO Jan Baan, qui considère également qu’il est de son devoir de sensibiliser le public : « Nous allons voir si nous pouvons rendre l’impact de son comportement de commande plus transparent pour le client ».
Chez Zalando, il semble même que 75 % des consommateurs européens affirment que la durabilité des emballages a un impact sur leur comportement d’achat. Parmi leurs propres clients, 83 % des consommateurs allemands disent vouloir consommer moins de plastique, tout comme 67 % des Finlandais.
Collaboration en préparation ?
Toutefois, des défis et des obstacles subsistent. Par exemple, les écoboxes d’Omoda ne peuvent pas être remplies par les machines d’emballages. Ainsi toutes les commandes « respectueuses de l’environnement » doivent être emballées à la main par les employés, également responsables de l’emballage cadeau, ce qui rend l’initiative moins efficace et évolutive. « Ce sont des temps difficiles pour le secteur de l’emballage. En tant que fabricant d’emballages, vous devez être capable d’allier durabilité, efficacité et expérience optimale pour l’utilisateur », déclare Lyanne Paardekooper, responsable du développement de l’écobox.
Afin de faire de l’emballage réutilisable un véritable succès dans le commerce électronique, beaucoup appellent à développer une solution universelle. « Je pense que beaucoup de choses vont se passer dans les années à venir dans le domaine de l’emballage. Peut-être qu’avec le temps, nous travaillerons avec des emballages universels réutilisables et consignés, qui pourront être utilisés par tous les détaillants et les clients et qui pourront être retournés n’importe où », rêve Jan Baan.
En effet, Zalando prône déjà activement la coopération avec l’ensemble du secteur : selon l’entreprise basée à Berlin, des processus standardisés et des options de livraison centralisées, avec un système uniforme où les clients peuvent, par exemple, retourner l’emballage dans les supermarchés, simplifieraient l’initiative et la rendraient plus évolutive.