La crise du coronavirus a durement frappé le secteur de la mode, mais les chaînes familiales belges ne baissent pas les bras. Le commerce électronique, longtemps redouté, se révèle désormais être la bouée de sauvetage et le report controversé de la période de soldes est également bien accueilli.
La part du e-commerce a doublé
Chez la chaîne de prêt-à-porter féminin Bel&Bo, la part des ventes en ligne pendant la période de confinement a triplé, passant de 4% à 12% du chiffre d’affaire total. Bien que ce chiffre soit maintenant descendu à 8%, le PDG, Michel Delfosse, qualifie la boutique en ligne de « donnée permanente ». En novembre, il y aura une nouvelle version, rapporte Trends après une enquête auprès de quatre PDG du commerce de détail.
Les chiffres sont similaires chez la société mère de JBC, Claes Retail Group (CRG) : là aussi, le triplement initial avoisine désormais plus que le double, et la chaîne prévoit que cette évolution sera permanente. Bien que l’effet corona s’estompe, les résultats du e-commerce ont également doublé chez Bristol. Schoenen Torfs a augmenté son chiffre d’affaires en ligne de 50% depuis la période de confinement.
Bien que le report des soldes d’été au mois d’août ait compté des partisans et des détracteurs et que les premiers chiffres moyens des ventes, de -40%, soient qualifiés de dramatiques, les entrepreneurs interrogés sont remarquablement satisfaits de la période des soldes. Michel Delfosse (Bel&Bo) est même « un fervent partisan des soldes en août et février ». Malgré un chiffre d’affaire légèrement inférieur, la chaîne a enregistré une marge nette plus élevée en juin, juillet et août.
Reprise, pas rattrapage
Chez CRG, la vague de chaleur et le renforcement des mesures anti-coronavirus ont eu un impact négatif en août, malgré de « bons chiffres de vente ». « Au cours des dix semaines de juin à la mi-août, nous n’avons pas constaté de baisse par rapport à l’année dernière », se réjouit en partie le PDG, Bart Claes.
Ce fut par contre le cas pour la boutique de chaussures Torfs : entre la mi-juin et la mi-août, une baisse de 6% du chiffre d’affaires, voire de 15% dans les magasins physiques, a été enregistrée. Le chiffre d’affaires dans les magasins de périphérie est actuellement 10% inférieur à celui de l’année dernière; dans les magasins urbains de Torfs et les centres commerciaux, le niveau des ventes est 30 à 40% plus bas. </1216 Toutefois, le flux de trésorerie est à nouveau positif depuis le 30 juin.
Que nous réserve l’avenir ? Alors que l’incertitude règne, les détaillants de mode belges gardent espoir. Les dégâts ne peuvent pas être réparés, mais ils peuvent être limités. JBC et Bel&Bo ont la chance de disposer de réserves suffisantes, et Bristol espère une injection de capitaux temporaire de la part des banques. Wouter Torfs veut obtenir la réduction des loyers de la part des propriétaires de magasins. « S’il n’y a pas de deuxième confinement, nous survivrons », résume Bart Claes.