Chez FNG, société mère de Brantano, les employés ont peut-être travaillé sans rémunération lors du premier week-end des soldes. Les banques ont bloqué la totalité des paiements de la société, y compris les salaires. Entre-temps, la faillite a également été déclarée.
Peuvent rester à la maison
Chez FNG, les salaires de juillet ont encore pu être payés, mais à partir du 1er août, la mère Brantano, en faillite, n’a pas reçu la garantie des banques que ces dernières verseront les salaires à venir. C’est ce que le syndicat ACV Puls et le PDG par intérim Paul Lembrechts l’ont tous deux communiqué. De plus, les cartes de carburant n’ont pas non plus pu être utilisées ce week-end, tout comme aucun camion du groupe n’a pu prendre la route faute d’avoir effectué le paiement des taxes kilométriques.
Le syndicat a déclaré dans une lettre considérer la situation comme une grève : « Nous ne voulons pas précipiter les travailleurs dans des conditions incertaines, s’ils refusent de travailler gratuitement dans ces circonstances précaires, ils peuvent rester à la maison. » La direction a également déclaré qu’elle fermerait les yeux si les employés n’allaient pas travailler ce week-end, a communiqué Lembrechts à De Standaard. Pourtant, selon le dirigeant, presque tous les magasins CKS ont ouvert samedi ainsi « qu’un nombre important de magasins » Brantano.
Entre-temps, 21 entreprises belges de FNG ont été déclarées en faillite aujourd’hui. Il s’agit de Brantano, Fred & Ginger, CKS, Concept Fashion, Expresso Belgium et Market Retail Belgium. Quatre curateurs ont été nommés, qui devront maintenant renégocier avec les banques, entre autres, pour garantir le versement des salaires. Selon Paul Lembrechts, les banques avaient déjà gelé les comptes de FNG le 25 juillet, ce qui aurait conduit le groupe à devoir déposer le bilan jeudi passé.
« Rien à reprocher »
Malgré l’issue malheureuse, rien ne peut être reproché à la direction et au conseil de surveillance de FNG, affirme Lembrechts. Dans une interview donnée à De Standaard, il explique que « le conseil de surveillance a fourni un effort exceptionnel pour sauver l’entreprise avec l’aide de la direction. Nous avons examiné toutes les pistes. » Dans les coulisses, diverses parties travaillent encore sur une reprise potentielle pour différentes marques de la holding de mode.
Roald Borré et Philippe Vandeurzen, auraient, selon Lembrechts, été les premiers à avoir attiré l’attention du conseil de surveillance sur une possible fraude chez FNG. Il aurait posé des « questions pertinentes » au début de l’année, notamment sur les 94 millions d’euros ayant finalement disparu lors de transactions douteuses opérées à l’étranger. Par le passé, Borré avait déjà investi 22,5 millions d’euros dans FNG par le biais du véhicule d’investissement PMV et aurait fait engager Lembrechts en tant que gestionnaire de crise.
L’ex-patron de la VRT ne dit pas si une fraude a effectivement été commise : c’est à l’enquête de le déterminer. Cependant, il trouve étrange que la holding soit composée de plus de quatre-vingts sociétés différentes. Le consortium d’entrepreneurs autour de l’ex-CEO Dieter Penninckx aurait néanmoins dû avoir une chance en tant que candidat à la reprise, estime encore Lembrechts. Penninckx n’aurait pas joué un rôle actif dans cette affaire, mais l’idée (en raison de son implication, selon certains) n’a pas trouvé grâce aux yeux des banques.