Les ventes dans les magasins de prêt-à-porter ont diminué de moitié depuis la fermeture obligatoire du secteur de l’horeca lundi, a déjà conclu Mode Unie. L’organisation sectorielle demande que les soldes d’hiver soient reportées d’un mois, mais Comeos n’est pas d’accord.
« Sombrer »
La fermeture de l’horeca dans le cadre de la lutte contre le coronavirus fait « sombrer » le commerce de détail de prêt-à-porter, conclut l’organisation sectorielle Mode Unie. « Les ventes dans les magasins de prêt-à-porter sont tout simplement dramatiques », déclare le directeur, Isolde Delange. Depuis la nouvelle mesure, entrée en vigueur lundi, les ventes auraient diminué de moitié.
Bien qu’il soit encore tôt pour tirer des conclusions claires après seulement trois jours et que la météo n’ait pas été au rendez-vous ces derniers jours, les chiffres confirment ce que les détaillants de prêt-à-porter savaient déjà, estime Delanghe. L’horeca ne contribue pas seulement à améliorer l’expérience d’achat, il permet également de faire une pause, et éventuellement d’aller aux toilettes, pendant la séance shopping.
Secteur sévèrement touché
Plus largement, Mode Unie fait remarquer que la confiance des consommateurs et le nombre de clients diminuent fortement à chaque nouvelle annonce de mesures plus strictes. En effet, en septembre, lorsque l’assouplissement des mesures a été introduit, le chiffre d’affaires du secteur de la mode avoisinait celui de l’année précédente.
L’organisation syndicale redoute également une nouvelle baisse des ventes maintenant que les Belges sont davantage en télétravail et ne peuvent plus sortir. C’est pourquoi un appel est également lancé pour que le secteur du prêt-à-porter soit « inclus dans la liste des secteurs pour lesquels des mesures de soutien supplémentaires sont prévues ».
Le report des soldes est « nécessaire »
L’organisation a également rapidement soulevé la question du report des soldes d’hiver d’un mois. Une récente enquête montre que 82 % des détaillants de mode sont favorables au report des soldes d’hiver, selon Delanghe : « Une majorité inédite dans notre industrie de la mode. » Cet été, la période des soldes a également été reportée au mois d’août, mais l’accueil de cette mesure a été mitigé.
« Nous espérons donc que les responsables politiques seront sensibles à notre demande et reconnaîtront que le secteur de la mode a été sévèrement touché. Des mesures de soutien supplémentaires, ainsi que le report des soldes d’hiver, sont donc nécessaires à la survie de notre florissante industrie de mode belge », conclut-il.
« Proposition irréfléchie »
Cependant, les grandes chaînes de vente au détail et leur fédération sectorielle Comeos ne sont pas favorables au report des soldes. Ils qualifient la proposition d’« irréfléchie » et craignent « de graves conséquences pour le commerce ». Comme la période d’attente sera également repoussée, de nombreuses chaînes de magasins considéreront le Black Friday en novembre comme « le début d’une période de remises continues, qui se poursuivra jusqu’au mois de décembre », déclare le directeur du développement commercial, Daniel de Raijmaeker, sur Facebook.
« Reporter les soldes à la fin du mois de janvier ou plus tard implique irrémédiablement qu’aucune vente ne sera réalisée pendant les premières semaines de janvier. Les consommateurs sortiront tout juste de la période coûteuse de fin d’année et n’achèteront rien au prix plein. Dans des pays comme la France (où les soldes commencent autour du 8 janvier), nous constatons que le chiffre d’affaires est négligeable les jours précédant le début des soldes », estime également De Raijmaeker.