La marque de luxe italienne Moncler réalise sa toute première acquisition en période de coronavirus : la marque de doudounes débourse 1,15 milliard d’euros pour Stone Island, une marque italienne de streetwear qui s’adresse principalement aux jeunes.
Futur rival italien de LVMH ?
Malgré la crise du coronavirus, le secteur du luxe enregistre un nouveau rachat à un milliard de dollars. L’italien Moncler reprend la plus petite enseigne de mode compatriote Stone Island pour 1,15 milliard d’euros. Une fusion plutôt inhabituelle : si Moncler est surtout célèbre pour ses doudounes, Stone Island se concentre davantage sur le streetwear. C’est également la toute première acquisition de Moncler.
Selon les analystes, Moncler voudrait ainsi former son propre « centre névralgique du luxe » italien et concurrencer les grandes holdings dominantes LVMH et Kering, elles-mêmes de plus en plus actives en Italie. « C’est le bon moment, car cela souligne la résilience de l’Italie en ces temps difficiles », explique Remo Ruffini, PDG de Moncler.
« Nous n’avons pas besoin d’attendre »
C’est Ruffini qui a sorti Moncler de ses difficultés financières en 2003 et qui a transformé le fabricant de vestes en une maison de luxe cotée en bourse d’une valeur de marché de 11 milliards d’euros. L’année dernière, le chiffre d’affaires s’élevait à 1,6 milliard d’euros, avant que la crise du coronavirus n’ampute les chiffres cette année. Pourtant, Ruffini se concentre sur l’avenir : « Nous n’avons pas besoin d’attendre la fin de cette crise. En ce moment, tout s’accélère. Nous voulons vraiment nous préparer pour avoir franchi un cap lorsque cette crise sera terminée », déclare le PDG à Vogue.
Les discussions avec Stone Island ont commencé il y a environ neuf mois, car Ruffini voit beaucoup de potentiel dans la marque particulièrement populaire auprès des jeunes de la génération Z. « Ça me rappelle Moncler il y a 10 ans », dit-il. Stone Island, tout comme son acquéreur de l’époque, réalise actuellement la majorité de son chiffre d’affaires grâce au commerce de gros (80%) et n’est pas encore présent sur l’important marché chinois, ni aux États-Unis. C’est pourquoi Ruffini pense pouvoir doubler le chiffre d’affaires d’ici cinq ans.
La moitié des actions de Stone Island sont actuellement détenues par le propriétaire et PDG, Carlo Rivetti, qui recevra la moitié du montant en espèces et l’autre moitié en actions. De plus, 19,9% des actions seront rachetées à d’autres membres de la famille. Plus tard, Moncler espère également reprendre les 30% restants de Temasek, le fonds souverain de Singapour. Temasek détient également une petite participation dans Moncler.