De vendeur à créateur
Bonne et mauvaise nouvelle pour Hunkemöller : alors qu’en 2013 le chiffre d’affaires de la chaîne de lingerie grimpait de 252 millions à 272 millions d’euros, la perte nette par contre augmentait de 2,07 millions à 2,6 millions d’euros. C’est ce que révèle le rapport annuel que Hunkemöller a déposé à la Chambre du Commerce et que le journal néerlandais FD a pu consulter.
La hausse du chiffre d’affaires est attribuable en grande partie à l’ouverture de 47 magasins. A la fin de son exercice 2013, l’enseigne disposait de 596 filiales aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg et en Allemagne. L’augmentation de la perte serait la conséquence de la transformation de la chaîne ces dernières années. « D’un vendeur de sous-vêtements pratiques l’enseigne a évolué vers une véritable marque de lingerie qui avec ses propres créations recherche le segment supérieur du marché », écrit FD.
Créer soi-même des collections et les lancer sur le marché coûte plus cher que d’acheter des collections existantes, mais c’est une nécessité, estime le CEO Philip Mountford, qui est convaincu que le segment moyen disparaîtra : « Nous constatons que les marques de luxe, ainsi que les marques petits prix ont le vent en poupe, alors que le segment moyen – autrefois le cœur même du retail – perd du terrain », explique-t-il à Fashion United.
500 nouveaux magasins en 5 ans
En 2010 Hunkemöller a été vendu par Maxeda à la société d’investissement française PAI Partners pour un montant aux alentours de 260 à 280 millions d’euros. Sous la direction du Britannique Mountford, qui a pris les commandes il y a cinq ans, l’enseigne a jeté son dévolu sur l’Allemagne. Au cours des cinq années à venir, Philip Mountford envisage l’ouverture de 500 nouveaux magasins en Allemagne, parce que le potentiel de croissance y est encore important et « parce que c’est un grand pays bien entendu ».
Actuellement Hunkemöller est numéro quatre en Allemagne, mais le Britannique ambitionne d’y devenir la plus grande enseigne de lingerie. Selon Mountford, la chaîne pourra pleinement y exploiter son nom, car de nombreux Allemands pensent qu’il s’agit d’une marque allemande, vu l’umlaut sur le o.
Traduction : Marie-Noëlle Masure