Depuis son départ de la maison de couture Yves Saint Laurent, Hedi Slimane a poursuivi son ancien employeur en justice à plusieurs reprises. Le styliste vient d’obtenir gain de cause dans l’une de ces affaires, ce qui lui rapporte plus de dix millions d’euros.
Combat juridique
Entre 2012 et 2016 Slimane a occupé la fonction de directeur artistique chez Yves Saint Laurent. Et avec succès, car sous son impulsion la maison de couture française a triplé son chiffre d’affaires. Lorsque les deux parties se sont séparées, Slimane a exigé plus de 20 millions d’euros au groupe Kering, propriétaire d’Yves Saint Laurent. A plusieurs reprises le styliste a traîné le groupe de luxe devant le juge.
En juin 2016 Kering avait déjà été débouté par le tribunal et condamné à payer 13 millions de dollars à Slimane. Lorsque ce dernier avait quitté l’entreprise, la maison de mode avait annulé une clause de son contrat, stipulant que durant un an après sa démission il ne pouvait travailler pour un concurrent. Si Slimane respectait cette clause, il toucherait en compensation un montant de 11,6 millions d’euros. Or Kering a supprimé la clause unilatéralement, privant ainsi Slimane d’une grosse somme d’argent. Lorsqu’en 2016 le juge a donné tort à Kering, le groupe de luxe est allé en appel contre ce jugement. En vain, puisque même en appel le juge a donné raison au styliste français, lit-on dans le journal HLN.
Pacte d’actionnaires
Ce n’est pas la première victoire de Slimane dans son combat juridique contre la maison de couture. En 2016 Kering avait déjà été condamné pour ne pas avoir respecté le pacte d’actionnaires entre les deux parties. Slimane était actionnaire minoritaire d’Yves Saint Laurent depuis 2013, mais lors de son départ le groupe a résilié unilatéralement cet accord.
Mais le calvaire de Kering n’est pas encore terminé, car dans le cadre d’une autre procédure Slimane exige des arriérés de salaire pour la dernière année de son contrat. Il prétend avoir droit à 9,3 millions d’euros, alors qu’il n’a perçu ‘que’ 667.000 euros. Il s’agirait d’une sorte de prime, que le designer n’aurait plus touché. Là aussi Kering est allé en appel, mais le verdict n’a pas encore été prononcé.
Détail intéressant : depuis 2018 Slimane est directeur artistique de la maison Céline, propriété du groupe de luxe LVMH, le grand rival de Kering.