Dans De Telegraaf, le dirigeant de MS Mode Ronald Kahn réfute les accusations des syndicats belges qui prétendent qu’il a délibérément poussé la chaîne vers la faillite. « Absurde », précise le Néerlandais qui accuse surtout Rabobank.
« Nous nous sommes battus jusqu’au bout »
Dans le journal, Ronald Kahn, le propriétaire de MS Mode (mais également de America Today et de Coolcat), revient sur une année 2016 très mouvementée. Il réagit pour la première fois à la critique des syndicats belges qui l’accusent d’avoir poussé délibérément MS Mode vers la faillite pour ensuite reprendre la chaîne lui-même et la faire redémarrer sous une forme réduite.
« Une restructuration cachée », pouvait-on entendre du côté des syndicats à l’époque, parce que grâce à la faillite, la lourde procédure de licenciement collectif a pu être évitée. Les syndicats ont toujours prétendu que la branche belge, qui ne faisait pas partie de la même société que la branche néerlandaise en difficulté, aurait pu être sauvée.
« C’est absurde », réagit Kahn. « Nous n’avons jamais eu l’intention de pousser MS Mode vers la faillite. Nous nous sommes battus jusqu’au bout. » Selon ses dires, Kahn a racheté l’entreprise à la demande du conseil d’administration : « Les gens vont tous se retrouver à la rue. Vous devez racheter l’entreprise. Nous avons estimé qu’il était de notre devoir de tenter le redémarrage. Si le conseil d’administration ne nous l’avait pas demandé, nous aurions tout arrêté. Il existe des milliers de façons différentes et plus faciles de gagner de l’argent. »
Surtout la faute des autres
Lorsqu’on lui demande où les choses ont mal tourné chez MS Mode – Kahn reconnaît ses propres erreurs – du bout des lèvres : « Le monde a changé et nous ne l’avons pas remarqué assez vite. Nous n’avons pas réagi à temps. » Mais le focus se déplace vite vers les autres : « Beaucoup d’erreurs d’achat ont également été commises. Nous avions une directrice des achats qui n’écoutait pas mes conseils. Ce qui était tout à fait son droit, mais beaucoup de choses ne tournaient pas rond. » La baisse du dollar « alors que les prix ne pouvaient pas augmenter dans les magasins » a également été néfaste pour MS Mode, selon Kahn.
Mais la palme du coupable principal revient à Rabobank, affirme-t-il avec vigueur : la banque a d’abord abaissé l’emprunt destinée à une nouvelle collection de 30 à 4 millions d’euros et elle a tout arrêté ensuite. « Je leur ai dit : ‘Nous allons tous les deux prendre quelques risques, et tout le monde sera gagnant au final’. Mais tout n’est pas rationnel. Aujourd’hui, la banque Rabobank a perdu plus d’argent. »
« C’est une banque qui n’est pas prudente. Ils octroient des crédits trop facilement et les retirent tout aussi facilement. Ils n’ont aucune conscience sociale. Zéro virgule zéro. Ils font semblant. Ils disent : ‘Nous avons tout fait pour sauver MS Mode.’ Foutaises. Rabobank a perdu 20 millions d’euros et moi aussi, j’ai perdu près de 20 millions d’euros. Il n’y a que des perdants, mais nous allons redémarrer », affirme le dirigeant combatif. Espérons avec plus de succès cette fois-ci …