H&M a vu ses ventes baisser de 21% et son résultat plonger dans le rouge au cours du dernier trimestre. Le groupe de mode doit également plier devant la pression chinoise dans le dossier du travail forcé de la minorité musulmane ouïgoure au profit des marques de vêtements.
Dans le rouge
Même si mars 2021 a – naturellement – été bien meilleur que mars 2020 (+55%), H&M Group sort d’un trimestre plutôt faiblard, plombé par les mesures sanitaires. Le chiffre d’affaires a reculé de 21% à 40 milliards de couronnes suédoises (3,9 milliards d’euros), du moins en monnaie locale.
Le géant de la mode enregistre une perte avant impôts de 1,39 milliard de couronnes (140 millions d’euros) pour la période de décembre à février. Un an plus tôt, il avait encore réalisé un bénéfice de 2,5 milliards de couronnes (240 millions d’euros). Mais les analystes se montraient encore plus pessimistes et tablaient sur une perte de 1,41 milliard de couronnes.
Les liens avec la Chine
La principale préoccupation de H&M à l’heure actuelle est cependant le boycott chinois, presque tombé du ciel. Il y a un an, des ONG avaient révélé que les Ouïgours – une minorité musulmane qui se voit inculquer les « valeurs chinoises » de force dans des camps de rééducation – étaient également contraints de fabriquer des vêtements pour de nombreuses grandes marques occidentales dans la région du Xinjiang. Parmi ces marques figurait H&M, qui a mis fin à sa collaboration avec un fournisseur et cessé toute activité dans la région – bien que dans le cadre de plan de retrait progressif s’étendant sur un an.
Mais avec le regain de tension actuel entre la Chine et l’Occident, des appels furieux au boycott de la marque sont soudainement apparus sur les médias sociaux chinois. Plusieurs influenceurs et autres personnalités ont brusquement mis fin à leur collaboration, tandis que les vêtements ont disparu des grandes plates-formes d’e-commerce.
Compte tenu de l’importance de la Chine, à la fois comme marché et fournisseur, le groupe suédois de l’habillement est obligé de faire profil bas. « La Chine est un marché très important pour nous et notre engagement à long terme envers le pays reste fort. Nous y sommes présents depuis plus de trente ans et y avons été témoins des progrès remarquables réalisés au sein de l’industrie textile chinoise. La Chine est à la pointe de l’innovation et de la technologie et continuera à jouer un rôle important dans la poursuite du développement de l’ensemble de l’industrie » : voilà qui semble plutôt apaisant.