H&M coupe les ponts avec un fabricant chinois installé dans la région du Xinjiang. Selon des ONG, les Ouïghours, une minorité musulmane de Chine habitant dans cette province dite autonome, se voient forcés de travailler pour des marques occidentales dans des camps d’internement.
Camps de rééducation
Bien qu’il s’agisse de la plus grande région cotonnière de Chine, le groupe H&M promet de mettre un terme à ses échanges avec les fabricants ou les fournisseurs de la province du Xinjiang. Un sous-traitant du nom de Huafu Fashion travaillerait avec des prisonniers, forcés de travailler dans des camps de rééducation gérés par le gouvernement chinois. Les détenus, des Ouïghours constituant un groupe minoritaire de musulmans de la région, y sont contraints d’apprendre le mandarin ainsi que les valeurs politiques et culturelles chinoises. Des abus et des actes de torture commis dans ces camps ont également été rapportés.
Ces accusations ne sont pas nouvelles, et d’autres entreprises du secteur de la mode telles que Fila et Apple sont également accusées d’entretenir des liens (indirects) avec ces camps. Ainsi, une usine fabriquant des chaussures pour Nike serait équipée de miradors, de fils barbelés et de surveillance par la police. Au total, pas moins de 82 entreprises sont accusées de telles associations. En mars déjà, cette pratique avait été dénoncée par un rapport australien, mais aujourd’hui, la pression politique s’accentue également : la douane américaine interdit l’entrée aux produits provenant de la province concernée, et l’UE demande au gouvernement chinois d’autoriser la venue d’observateurs indépendants.
Fin de partenariat dans 12 mois
Dans un premier temps, H&M a nié toute implication, mais il s’avère maintenant qu’un filateur spécifique du groupe de mode se trouve bel bien présent dans la région. Bien qu’H&M n’ait décelé aucun signe de travail forcé, le groupe suédois a déclaré qu’il cessera de coopérer avec le fournisseur en question. La société évoque un scénario de fin de partenariat qui s’étend sur douze mois. À l’avenir, le groupe H&M promet de ne plus rien acheter dans cette région controversée.
Le géant de la mode affirme également avoir mené sa propre enquête dans toutes les usines de vêtements avec lesquelles H&M coopère en Chine pour s’assurer qu’aucun travailleur, où que ce soit, n’y soit employé par le biais du travail forcé ou de programmes présentant des risques accrus en la matière.