Indignation des consommateurs
L’accord signé par H&M et Inditex est valable pour les cinq années à venir. La charte prévoit notamment davantage d’inspections indépendantes des bâtiments, avec l’obligation d’améliorer la situation en cas de danger. Le document octroie le droit aux syndicats d’informer les ouvriers quant à leurs droits et leur sécurité. L’Organisation Internationale du Travail soutient cette charte.
L’industrie textile au Bangladesh emploie de 3 à 5 millions de personnes, mais ces derniers mois le pays a régulièrement fait la une des journaux en raison du manque de sécurité dans les ateliers. Il y a à peine trois semaines 1100 ouvriers perdaient la vie, suite à l’effondrement d’une usine. Ce drame a suscité l’indignation dans le monde entier. Aussi des pétitions ont été signées par plus d’un million de consommateurs.
H&M « principal acheteur »
« Aucun ouvrier ne devrait craindre des incendies, l’effondrement de bâtiments ou d’autres catastrophes », affirme le géant de l’habillement suédois H&M, principal acheteur de vêtements au Bangladesh, tout en soulignant qu’il n’était pas client de l’usine où a eu lieu le drame. « Nous espérons une large coalition de signatures, afin que cet accord ait un réel impact sur de nombreuses usines », déclare Helena Helmersson, responsable développement durable chez H&M.
L’espagnol Inditex, maison-mère de Zara, a également apposé sa signature au bas de ce nouvel accord avec IndustriALL Global Union, la force motrice des négociations avec les marques de vêtements. Outre les deux plus grands retailers textiles au monde, la chaîne C&A a également rejoint l’accord.
« Sauver des vies humaines »
« C’est absolument historique », se réjouit Ben Vanpeperstraete de la Campagne Vêtements Propres, l’ONG qui depuis des années se bat pour obtenir de meilleures conditions de travail. « Non seulement les mesures prises dans cet accord sont très poussées, mais en plus il s’agit d’un engagement de la part des plus grandes chaînes de vêtements au monde. Nous ne pouvions rêver d’un meilleur signal. »
L’engagement des marques à financer les rénovations nécessaires pour sécuriser les usines est un énorme pas en avant, selon l’ONG : « Cela permettra de sauver des vies humaines. » Mais le combat n’est pas encore terminé pour autant, car l’accord ne fait aucune mention des salaires de misère des ouvriers.
Traduction : Marie-Noëlle Masure