Hermès semble mieux résister à la crise du coronavirus que bon nombre de ses concurrents : le chiffre d’affaires n’a baissé « que » de 7,7% sur base comparable au premier trimestre, et les ventes en Chine devraient maintenant reprendre.
Le mois de janvier a compté double
La maison de luxe Hermès a réalisé un chiffre d’affaires de 1,51 milliard d’euros au premier trimestre, soit un résultat légèrement inférieur aux 1,61 milliard d’euros enregistrés pour la même période l’année précédente. À taux de change constant, cela représente une baisse de 7,7 % du chiffre d’affaires, mais le résultat est tout de même (légèrement) supérieur aux 1,45 milliard d’euros prévus par les analystes et, surtout, largement supérieur à ceux de la concurrence. Certains concurrents, comme LVMH et Kering, ont vu leur chiffre d’affaires chuter de 15% ou plus.
En Chine, depuis la réouverture des magasins, les ventes sont rapidement reparties à la hausse : le fabricant des sacs à main Birkin enregistre une croissance à deux chiffres. Le fait que les Chinois ne soient pas autorisés à voyager peut donner un coup de fouet aux ventes intérieures, pense le PDG Axel Dumas. Après tout, les Chinois sont connus pour acheter des produits de luxe moins chers en Europe en passant par des intermédiaires.
La performance relativement solide du premier trimestre est également due, en partie, à un mois de janvier exceptionnel. Selon Reuters, Dumas a déclaré que « le Nouvel An chinois avait presque compté comme un double mois », bien que cette année la fête soit tombée en pleine pandémie du Covid-19. Hermès est une des marques de luxe les plus robustes : de par leur grande exclusivité, ses sacs à mains sont presque considérés comme des investissements.
Reprise partielle de la production
Cependant, les retombées se ressentiront plus tard, au deuxième trimestre, étant donné que 75% des magasins du groupe sont encore fermés et que presque tous les ateliers de production ont dû être fermés. Les 42 usines françaises ont toutes fermé leurs portes, à l’exception d’une usine de parfum qui fabrique désormais du gel désinfectant pour les mains à destination du secteur sanitaire. Depuis le 14 avril, les activités de production et de logistique ont été partiellement relancées.
Pour le reste de l’année, la maison de luxe affirme qu’elle continuera à faire des investissements stratégiques, tant dans sa capacité de production que dans son réseau de distribution, et à verser des dividendes. Ce dividende sera toutefois réduit à 4,55 euros par action, au lieu des 5 euros prévus précédemment.