La faillite de Brantano a provoqué une augmentation considérable du chiffre d’affaires de son concurrent Torfs : même lors de la grande vente en liquidation de la filiale de FNG, les ventes des magasins avaient doublé et celles passées en ligne avaient même triplé.
« Héros local solide»
C’est ce qu’a déclaré la directrice marketing, Lise Conix, lors de la deuxième journée des RetailDetail Days. Elle ajoute que le consommateur est aussi devenu extrêmement imprévisible : avec la canicule, les ventes sont immédiatement retombées au point mort. « Nous constatons que le comportement d’achat des consommateurs est marqué par une certaine schizophrénie. D’une part, nous constatons que le mouvement “acheter local” a fortement gagné en popularité depuis de début de la pandémie, mais d’autre part, les achats en ligne ont augmenté de manière considérable. Nous pensons qu’un réel changement s’est opéré dans l’esprit des consommateurs. Ils sont prêts à soutenir les entreprises belges. Dans chaque secteur, il y a de la place pour des héros locaux solides. »
C’est également ce que Torfs souhaite devenir : la chaîne ne voit aucune opportunité à l’étranger et n’investit plus dans sa boutique en ligne néerlandaise, mais se concentre plus que jamais sur la Belgique — y compris la Wallonie. « Nous ne disposons pas des économies d’échelle des grands groupes internationaux, mais notre connaissance du client local et notre passion pour ce dernier nous offrent une longueur d’avance. »
Mme Conix pense qu’une telle stratégie locale peut fonctionner si les entreprises sont prêtes à travailler avec des partenaires qui s’intègrent dans leur écosystème. C’est, selon la directrice, une forme « d’auto-stop » avec des entreprises partenaires. La nouvelle plateforme web de Torfs en est un exemple : au lieu de tout développer lui-même, le détaillant s’est associé à Salesforce. « Nous avons comblé notre retard : grâce à cette plateforme plus importante, nous découvrons directement les nouvelles avancées, comme le shopping par commande vocal. »
Torfs s’associe également à d’autres détaillants dans le cadre d’une nouvelle initiative : le premier week-end de novembre deviendra le « Bel Friday », un sympathique équivalent local au Black Friday.