Un groupe de créateurs de mode et de labels, emmené par Dries Van Noten, appelle dans une lettre ouverte à une réforme profonde de l’industrie de la mode : aujourd’hui plus que jamais, le besoin d’un secteur de la mode plus simple et plus durable se fait ressentir.
L’opportunité pour un changement fondamental
Dries Van Noten a engagé une série de discussions (en ligne) avec d’autres créateurs et dirigeants de l’industrie de la mode pour aborder l’avenir du secteur. Cette initiative est à l’origine d’une lettre ouverte à l’industrie de la mode, incitant à une réforme concrète et immédiate du secteur. Cette lettre porte les signatures de quelques grands noms de l’industrie, tels que Acne Studios, Jil Sander et Tory Burch, ainsi que celles de maisons mères de chaînes de luxe, comme Nordstrom, Harvey Nichols et Selfridges.
Malgré le contexte actuel difficile, les signataires y voient une opportunité pour « une réforme propice et fondamentale » qui simplifiera le secteur. Ils espèrent ainsi que l’industrie de la mode deviendra plus durable sur le plan social et écologique, et par conséquent plus en accord avec les besoins des clients.
Giorgio Armani avait déjà lancé un appel similaire au début de la crise du coronavirus et a joint le geste à la parole : cette année, sa collection d’été restera en magasin jusqu’en septembre. À l’avenir, Armani pourrait également réduire ses collections de mi-saison.
Moins d’achats, moins de pollution
Les saisons et les modes sont également des points d’attention essentiels pour le groupe Dries Van Noten. Dès la saison d’automne et d’hiver 2020, idéalement, le groupe souhaite s’assurer que les collections d’hiver coïncident à nouveau avec l’hiver (août à janvier) et que les collections de printemps et d’été soient présentées pendant les saisons correspondantes (février à juillet). Il ambitionne également une répartition plus équilibrée des livraisons, afin de laisser aux clients le temps de chercher de nouveaux articles. Les réductions seront limitées à deux fois par an, à la fin de chaque saison.
Pour finir, l’enseigne souhaite favoriser la durabilité en produisant moins d’articles inutiles, en conservant moins de tissus et de stocks excédentaires, en limitant les déplacements, en repensant les défilés de mode et en travaillant davantage avec les showrooms numériques et les « interactions personnelles créatives » pour la vente de vêtements.
« En coopérant, nous espérons permettre à notre industrie de mieux assumer ses responsabilités quant à l’impact sur nos clients, sur la planète et sur la communauté de la mode, et ramener la magie et la créativité qui ont fait de la mode un secteur si important aujourd’hui », indique la décision.