Naissance d’un empire du textile
Avec son ex-mari Amancio Ortega, Mera ouvre la première boutique Zara à La Corogne en 1975. Ce fut le début d’un vaste empire du textile qui aujourd’hui représente un chiffre d’affaires annuel de 15,9 milliards d’euros et qui sous l’étendard d’Inditex comprend non seulement l’enseigne Zara, mais également les marques Pull & Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho, Zara Home et Uterqüe. Les collections du groupe sont disponibles dans plus de 6.000 magasins, répartis sur 86 marchés.
Lors de son décès Rosalia Mera détenait encore 7% des actions d’Inditex. Son ex-mari – dont elle a divorcé en 1986 – détient 59,3% des parts. En 2004 Mera avait quitté le conseil d’administration.
« Self-made woman la plus riche du monde »
L’entrée en bourse d’Inditex en 2001 donnera à Mera les moyens d’investir dans d’autres projets, notamment dans une entreprise de pisciculture, dans une entreprise recherchant un traitement contre le cancer, ainsi que dans le prestigieux Bulgari Hotel à Londres.
Femme philanthrope, elle a créé la fondation Paideia, venant en aide aux personnes souffrant d’un handicap physique ou mental. Elle fut également la force motrice d’un concours pour jeunes musiciens de jazz en Espagne.
Sa fortune estimée à 4,6 milliards d’euros, faisait d’elle la femme la plus riche d’Espagne, voire même la « self-made woman la plus riche du monde », selon le magazine Forbes.
Des débuts modestes dans un atelier de couture
Pourtant Mera était d’origine modeste. Née dans une famille d’ouvrier, elle commence à travailler dans un atelier de couture à l’âge de 11 ans. Plus tard avec son époux elle confectionnera des peignoirs pour dames dans son salon.
Mera, victime d’une attaque cérébrale sur l’île de Minorque, où elle passait ses vacances avec sa fille, a été transférée à La Corogne dans le nord de l’Espagne, où elle est décédée. Elle laisse derrière elle un fils (Marcos) et une fille (Sandra). Marta, la plus jeune enfant de son ex-mari Ortega, est issue d’une autre union.
Traduction : Marie-Noëlle Masure