Pour Frédéric Helderweirt de e5 Mode, la crise du coronavirus n’est pas encore derrière nous. La chaîne de vêtements prend un nouveau départ et croit en son concept, mais prédit encore l’arrivée de nouveaux problèmes pour le secteur de la mode dans les mois à venir.
« Le défi de beaucoup de détaillants »
Frédéric Helderweirt, propriétaire et PDG d’e5 Mode depuis fin décembre, estime que l’issue de la crise du coronavirus n’est pas encore en vue. Au début du mois d’avril, en plein confinement, la chaîne de mode avait demandé la protection contre ses créanciers et peut aujourd’hui relancer ses activités. La restructuration qui était déjà prévue a ainsi été accélérée, déclare Helderweirt à HLN.
e5 Mode a jusqu’à présent perdu un quart de son chiffre d’affaires annuel à cause de la pandémie. En mars et avril, le chiffre d’affaires de la chaîne de vêtements a chuté de 20 millions d’euros, tandis que les ventes en ligne de la formule, qui cible les femmes de plus de 40 ans, restent limitées : la boutique en ligne a généré un chiffre d’affaires compris entre 10 et 15 % pendant le confinement.
« Mon défi est celui de beaucoup de personnes dans le secteur et je ne peux pas imaginer que l’issue soit positive pour tous. D’autres problèmes sont encore à venir. La chaîne d’approvisionnement reste très fragile à cause du coronavirus. Le virus circule toujours et, dans de nombreux endroits, les usines et les magasins sont encore fermés », explique Helderweirt, qui rencontre également des problèmes avec les livraisons en provenance d’Asie.
La foi dans la formule subsiste
Entre temps, les magasins ont rouvert leurs portes et le plan de réorganisation a été approuvé. Cela a été rendu possible par une réduction des dettes de l’entreprise, entre autres – selon HLN, les créanciers perdent les deux tiers des montants dus – et des négociations ont été menées avec les syndicats concernant un report du paiement du pécule de vacances et des primes du personnel.
Comme annoncé précédemment, l’ensemble des magasins wallons de la chaîne ferment leurs portes. Selon Helderweirt, le fait que l’entreprise ne possède que douze magasins en Wallonie a engendré de nombreux coûts en termes de marketing et de logistique. En outre, e5 Mode a également constaté que les consommateurs wallons étaient moins intéressés par le milieu de gamme, mais préféraient les vêtements à prix réduits ou de marque.
En Flandre, une « poignée » des 56 succursales est aujourd’hui déficitaire. Le concept de « lieux accessibles avec un service personnalisé » fonctionne selon le PDG, surtout maintenant que les consommateurs recherchent la sécurité des magasins de périphérie en ces temps de pandémie. « J’y crois toujours autant qu’à la fin de l’année dernière. e5 Mode occupe une position unique dans le paysage du retail flamand », ajoute-t-il encore.
Pas d’accès à la plateforme d’achat de FNG
L’entreprise recherche encore un ou plusieurs investisseurs. Dès le début, le nom de FNG a été évoqué, compte tenu des liens existants entre Helderweirt et la direction du groupe de mode, également en réorganisation, bien que l’entrepreneur continue de le nier. Cependant, en raison des difficultés rencontrées par FNG, le projet d’effectuer les achats de la chaîne via la plateforme d’achat de la société mère de Brantano tombe à l’eau.
e5 Mode doit maintenant rechercher elle-même des fournisseurs pour sa prochaine collection été. Néanmoins, Helderweirt s’est engagé à défendre FNG et son dirigeant – aujourd’hui écarté : « Le coronavirus n’a épargné personne » et « les faits me semblent plus nuancés qu’il n’y parait actuellement », explique-t-il.