Deux ans après sa relance, Camaïeu est à nouveau en cessation de paiement. La chaîne de magasins de vêtements française ne peut plus faire face à sa montagne de dettes de plus de 50 millions d’euros, surtout maintenant qu’elle doit payer des mois d’arriérés de loyer.
Groupe immobilier qui ne paie pas les loyers
Camaïeu a été placé en redressement judiciaire aujourd’hui. La Chambre de commerce de Lille a accordé à la chaîne, qui compte 538 magasins en France, la protection contre ses créanciers pour le moment, alors que l’entreprise élabore un plan de redressement visant à sauver le plus grand nombre possible de ses 2 571 emplois et la marque elle-même. La chaîne de mode se débattrait avec une montagne de dettes comprises entre 50 et 60 millions d’euros.
Cependant, il n’y a que deux ans, en août 2020, la société a pris un nouveau départ sous le contrôle du groupe immobilier Financière Immobilière Bordelaise. Ironiquement, c’est ce nouveau propriétaire qui a refusé de payer une partie importante des loyers pendant la pandémie, de sorte que les arriérés de loyer sont maintenant si élevés que des dizaines de propriétaires ont porté plainte.
Plusieurs détaillants et leurs propriétaires ont demandé en justice si les détaillants avaient le droit de ne pas payer leur loyer car ils ne pouvaient pas profiter de leurs magasins pendant les fermetures Covid. La Cour de cassation française a toutefois jugé, le 30 juin, qu’ils n’avaient pas ce droit. Pour Camaïeu, le jugement a été le coup de grâce.
Déjà fragile au moment de la reprise
Bien que la marque de mode donne également d’autres raisons. « Déjà très fragile au moment de sa reprise » en 2020, Camaïeu a été confronté à « une vague de crises successives majeures et sans précédent », comme la crise sanitaire, les problèmes de transport mondiaux, la guerre en Ukraine et la hausse des prix des matières premières. L’entreprise indique qu’elle a également été victime d’une « cyber-attaque d’une ampleur exceptionnelle ».
Les syndicats prévoient déjà des protestations, car même si le tribunal approuve un plan de continuité, celui-ci entraînera une réorganisation et donc des licenciements, rapporte un représentant du syndicat français CGT. Camaïeu a déjà disparu de la Belgique en 2020 : 25 magasins et 130 emplois ont ainsi été supprimés.