La chaîne de magasins de mode C&A définit de nouveaux objectifs de durabilité plus ambitieux pour 2028. Ses points clés : acheter plus durable, allonger la durée de vie des produits et réduire le recours aux plastiques à usage unique.
Inciter les clients à faire des choix plus durables
C&A a atteint la plupart des objectifs de durabilité qu’il s’était fixés pour 2020, à en croire le dernier rapport de durabilité du détaillant publié aujourd’hui. C’est pourquoi la chaîne lance aujourd’hui une nouvelle stratégie de développement durable plus ambitieuse. L’entreprise souhaite inciter ses clients à faire des choix plus durables et met davantage l’accent sur la circularité.
Pour ses activités en Europe, C&A a formulé trois nouveaux objectifs clés pour 2028 :
- Se procurer 100 % des matériaux de base de manière plus durable ;
- Innover et connecter les principes de circularité pour prolonger la durée de vie de 7 produits sur 10 ;
- Remplacer 50 % des plastiques à usage unique dans les magasins, la boutique en ligne et la chaîne d’approvisionnement par des alternatives durables.
Coton biologique
« C&A a déjà fait beaucoup, mais très peu communiqué », déclare Giny Boer, CEO de C&A Europe. « Nous voulons être plus transparents et plus ouverts. » La chaîne de mode veut être un précurseur en matière de développement durable. La directrice générale fait notamment référence à l’usine de jeans durables qui sera inaugurée cette année à Mönchengladbach : « Nous relocalisons la production en Europe. Les premiers jeans qui y seront produits seront déjà vendus en ligne dès l’été prochain. Nous réfléchirons ensuite aux prochaines étapes. Mais ce n’est qu’un début. »
La collecte de vieux vêtements est également un succès : « Nous avons déjà recueilli plus de trois millions de kilos de vêtements, ce qui représente 27 camions pleins. Et cette quantité s’accroît chaque jour. » Un autre fer-de-lance de C&A est l’utilisation de coton bio. « À peine 1 % de la production mondiale de coton est bio, mais c’est le cas de 50 % du coton utilisé chez C&A. Dans les vêtements pour bébés et les sous-vêtements, c’est même de 100 %. Pourquoi pensons-nous que c’est important ? La production de coton bio nécessite moins de pesticides et consomme jusqu’à 90 % d’eau en moins.
Nouvelle norme
C&A a pris les devants en matière de circularité en produisant le tout premier tissu denim « certifié Platine Cradle to Cradle » en 2020. À ce jour, l’enseigne a mis sur le marché plus de quatre millions de produits certifiés Cradle to Cradle. « C’est de loin la certification la plus solide au monde », a commenté Aleix Busquets Gonzalez, Director of Global Sustainability chez C&A.
En 2015, l’économie circulaire était encore un de ces termes à la mode que tout le monde ne comprenait pas. Il en va différemment aujourd’hui : chacun a pris conscience de l’urgence de la situation. « En 2015, nous étions encore sceptiques quant à nos propres objectifs, car ils étaient très ambitieux. Mais nous les avons réalisés. 70 % de notre assortiment est déjà plus durable. Nous ne laissons plus aux consommateurs le choix de ne pas acheter durable. Ils n’ont pas à se demander s’ils veulent payer plus cher : nous démocratisons la mode durable. Elle devient la nouvelle norme. »
Réduire les retours
Toutefois, C&A reconnaît que le chemin à parcourir est encore long. La barre est placée de plus en plus haut pour les fournisseurs de la chaîne de la mode. « Nos exigences dépassent systématiquement les normes légales, par exemple en termes de conditions de travail. Nous refusons que des enfants de moins de 16 ans travaillent dans les usines de nos fournisseurs, même si la législation locale autorise le travail dès l’âge de 14 ou 15 ans. »
Le détaillant veut aussi remédier au nombre élevé de retours. « Nous en discutons avec Zalando. Tout d’abord, nous voulons étudier la question en profondeur : pourquoi nos clients renvoient-ils des vêtements ? Une fois que nous aurons bien compris ce phénomène, nous pourrons prendre des mesures. » Dans ses collections, C&A veut que la moitié de son assortiment soit constituée de basics vendus toute l’année, pour 40 % de basics saisonniers et seulement 10 % d’articles tendance. Quoi qu’il en soit, la crise sanitaire a provoqué une prise de conscience, estime Gini Boer : « Les gens se sont demandé : “ai-je vraiment besoin de tout ça ?” Cela les a incités à être plus attentifs à ce qu’ils achètent. La volonté de consommer plus responsable est bien présente. »