Boohoo est en pleine tourmente : la marque de mode britannique est accusée d’esclavage dans une usine, pourtant située en Angleterre. Les sites de ventes en ligne comme Asos et Zalando ont immédiatement mis fin à la collaboration.
Vendeurs et influenceurs tournent le dos
La marque britannique de fast-fashion Boohoo est accusée d’esclavage moderne dans l’un de ses sites de production, pourtant situé dans la ville anglaise de Leicester. Dans un article accablant, le Sunday Times rapporte que les ouvriers de l’usine ne gagnent que 3,89 euros l’heure, ne sont pas suffisamment protégés contre le coronavirus (alors que l’épidémie reprend dans la région) et doivent travailler dans des conditions épouvantables.
Bien que la marque ait promis de mettre fin à la collaboration si le sous-traitant ne respectait pas les normes, les grandes plates-formes en ligne Asos, Next et Zalando ont immédiatement retiré ses vêtements de leurs rayons virtuels. Asos et Zalando suspendent la vente en attendant les résultats de l’enquête du détaillant sur les accusations portées à son encontre.
La plate-forme britannique Next a ouvert sa propre enquête. La société dit vouloir s’assurer que les deux marques du Boohoo Groop dont elle a des articles en stock font fabriquer leurs produits dans des conditions acceptables. Selon Bloomberg, les ventes en gros par l’intermédiaire de partenaires comme Zalando représenteraient environ 5 % du chiffre d’affaires total de Boohoo. Les célébrités et influenceurs qui jouent un rôle crucial dans le marketing de la marque se sont également distanciés.
Fast fashion ultrarapide
Boohoo se concentre principalement sur les jeunes et excelle dans le « fast-fashion » ultrarapide : un nouveau modèle peut être disponible à la vente en à peine 48 heures. C’est pourquoi l’entreprise travaille avec des ateliers proches de chez elle, comme celui de Leicester, et non avec des fournisseurs asiatiques. Mais ce sont précisément les audits réalisés dans les ateliers du Royaume-Uni qui posent problème.
John Lyttle, CEO de Boohoo, a répondu dans The Telegraph que l’entreprise voulait apporter une réponse concrète au problème : « Nous voulons fixer une date à partir de laquelle nous pourrons affirmer que tout ce que vous achetez chez Boohoo est durable. Cela représente énormément de travail, mais c’est la seule manière de procéder. »
La marque subit également des pressions politiques : le ministre britannique de l’Intérieur a demandé l’ouverture d’une enquête. Il a également qualifié les affirmations de « vraiment répugnantes » et a promis de mettre un terme à l’esclavage moderne en Grande-Bretagne.