La plate-forme belge « social shopping » dans la mode Avail n’existe plus. L’ambitieux projet, qui avait vu le jour en 2019 grâce au soutien de Chaussures Torfs et de 9.5 Ventures, n’a pas survécu à la crise sanitaire.
Le client influenceur
2020 a peut-être été l’année de l’e-commerce, mais pas celle de l’ambitieuse start-up Avail. La plate-forme de mode belge promettait de réunir marketing d’influence et « commerce social » dans un nouveau type de market place en se concentrant à la fois sur les jeunes marques et les jeunes consommateurs.
Le shopping social est en vogue depuis des années en Chine, et Avail devait faire œuvre de pionnier en Belgique. Les clients pouvaient y ouvrir leur propre micro-boutique où ils partageaient ce qu’ils portent et apprécient. L’idée était de transformer les consommateurs en exposants, tandis que les marques émergentes obtiendraient automatiquement une enseigne sans avoir à investir dans des modèles et un marketing en ligne coûteux.
Pour lancer la plate-forme, la directrice Noëmie Haverhals s’est associée début 2020 à une série de micro-influenceurs belges et étrangers, dont la décoratrice d’intérieur Justine Kegels et la DJ Lola Haro. Avail devait également développer des activités internationales, des Pays-Bas au Danemark en passant par le Royaume-Uni.
« Début de la courbe »
Mais le début de l’article est écrit au passé, car les initiateurs ont décidé de retirer la prise. Le retrait du co-investisseur Torfs pendant la crise sanitaire a privé la plate-forme des ressources nécessaires pour continuer. L’initiative avait été conçue et financée par Chaussures Torfs et 9.5 Ventures.
Selon Noëmie Haverhals, les débuts étaient pourtant encourageants : les KPI prévus avaient été atteints. Mais le projet était encore fragile. Les consommateurs doivent encore se familiariser avec le commerce social, estime l’entrepreneur, et les médias sociaux occidentaux ne sont pas encore suffisamment équipés.
Par exemple, de nombreux acheteurs décrochaient au moment de quitter Instagram pour payer. « Nous en sommes toujours au début de la courbe », estime Noëmie Haverhals, qui ne se décourage pas et réfléchit déjà à un nouveau projet.