La marque de lingerie britannique Agent Provocateur a été reprise par Four Marketing, la société d’investissement de l’entrepreneur controversé Mike Ashley, le fondateur de la chaîne de magasins de sport Sports Direct et le propriétaire de l’équipe de football britannique de seconde division, Newcastle.
Scandale financier
Mike Ashley aurait déboursé la somme de 27,5 millions de livres sterling (32 millions d’euros) pour cette acquisition, un montant plus élevé que celui proposé par la société d’investissement Lion Capital qui avait également montré son intérêt dans le rachat de la marque de lingerie. Le précédent propriétaire, la société d’investissement 3i, avait racheté Agent Provocateur en 2007 pour la somme de 60 millions de livres sterling (à l’époque, ce montant équivalait à 90 millions d’euros).
Cela fait déjà un certain temps que la marque de lingerie fait face à des difficultés. L’année dernière, elle avait été impliquée dans un scandale financier qui avait poussé le président Chris Woodhouse vers le porte de sortie. C’est pour cette raison que 3i a décidé de réorganiser l’entreprise et de la mettre en vente.
La reprise se fait sous la forme d’un ‘règlement prepack’ qui prévoit un redémarrage en un jour seulement, avec l’objectif d’assurer la continuité des affaires ainsi que les emplois, mais également pour réduire au maximum la publicité négative. Souvent, ce ne sont que les divisions vitales de l’entreprise qui sont maintenues. Les règlements prepacks ont déjà fait l’objet de beaucoup de critiques puisque les entreprises peuvent ainsi se débarrasser de leurs dettes très simplement.
La critique du fondateur
Joe Corré, fils de la créatrice Vivianne Westwood et co-fondateur d’Agent Provocateur, est furieux quant à la reprise par Ashley. Il la nomme ‘ridicule’ et il précise qu’Ashley et 3i peuvent s’attendre à une multitude d’actions en justice suite à cet accord.
« Le règlement prepack entre 3i et Mike Ashley est une honte pour le monde britannique des affaires », déclare-t-il au journal The Guardian. « Si cet accord grotesque se maintient, la réputation de 3i s’effritera. Je pense que 3i ne pourra jamais s’en remettre. »