Six ans après l’effondrement des ateliers textiles du Rana Plaza au Bangladesh, les ONG attirent à nouveau l’attention sur les conditions de travail dans les pays à bas salaires. Par souci de transparence H&M fournit désormais toutes les informations voulues sur la production de chacun de ses vêtements.
Amélioration insuffisante
L’effondrement des usines textiles du Rana Plaza avait causé la mort de plus de mille personnes. Six ans plus tard, plusieurs ONG organisent des actions pour commémorer ce drame et attirer l’attention sur les conditions de travail des ouvriers du textile qui laissent toujours à désirer.
Ce mercredi pas moins de 27 organisations, sous la direction de la Schone Kleren Campagne et la plateforme AchACT, ont manifesté en mettant en scène un défilé de mode particulièrement morbide, avec un tapis rouge bordé de sacs à cadavres symbolisant les victimes de l’industrie de la mode. Selon ces associations, les contrôles au niveau de la sécurité et des conditions de travail des ouvriers du textile au Bangladesh restent insuffisants et les salaires n’ont guère augmenté depuis le drame.
Nécessité d’une loi
« Les autorités belges doivent obliger les marques et les chaînes à respecter les droits fondamentaux dans le secteur de l’habillement et faire en sorte qu’elles s’y tiennent », explique Sara Ceustermans de la Schone Kleren Campagne à VRT NWS. Les militants déplorent le manque de sanctions pour les entreprises qui à l’étranger ne respectent pas les droits de l’homme et plaident pour une loi européenne en ce sens.
Parallèlement Fashion Revolution a lancé son action #whomademyclothes sur les réseaux sociaux : cette campagne invite les consommateurs à partager une photo d’eux-mêmes portant des vêtements à l’envers, pour que l’étiquette soit visible. Les initiateurs espèrent ainsi faire réfléchir les gens à l’origine de leurs vêtements.
H&M joue la carte de la transparence
Afin de garantir la traçabilité et la transparence de la production de ses vêtements, H&M vient de lancer un nouvel outil : désormais les clients pourront obtenir des informations détaillées sur l’origine des vêtements via le site web ou l’app mobile de l’enseigne. Ces informations mentionnent notamment les matériaux utilisés, ainsi que le pays de provenance de l’article, le nom du fournisseur et de l’usine, voire même l’adresse et le nombre d’ouvriers qui y travaillent.
Dans le classement annuel de Fashion Revolution, qui classe les plus grandes entreprises de mode en fonction des efforts fournis en matière de transparence et de durabilité, H&M occupait la quatrième place. Outre H&M, les autres acteurs faisant partie du top cinq (sur base de cinq critères) sont Adidas, Reebok, Patagonia et Esprit, qui tous ont obtenu un score supérieur à 60%. Toutefois l’organisation précise que « le score moyen des 200 plus grandes entreprises de mode au monde est d’à peine 21%, preuve que bon nombre de grandes marques ont encore à la traîne ».