Dans une lettre ouverte adressée à la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden, les groupes de cuisines et d’électroménager Royal Crown et Connect+ Group demandent l’autorisation des ventes sur rendez-vous. Le secteur du prêt-à-porter a déjà émis une requête similaire.
« Par définition pas de grande affluence »
Les deux groupes sectoriels avancent également quelques arguments en faveur de la vente sur rendez-vous. Ils soulignent avant tout que les attroupements de clients dans les entreprises concernées sont rares. « Traditionnellement, la vente de cuisines est par définition un secteur où il n’y a pas de grande affluence de consommateurs dans les showrooms. Nos clients prennent rendez-vous pour discuter de leur projet. Le showroom est plutôt une vitrine sur les diverses configurations pour montrer aux consommateurs notre savoir-faire et les possibilités. C’est un espace d’inspiration qui sert également d’outil de vente. Cela signifie que nous avons des salles d’exposition spacieuses avec relativement peu de visiteurs », peut-on lire. Ensuite, les organisations soulignent que la plupart des magasins sont situés le long d’axes routiers ou dans des zones industrielles, et non dans les centres-villes. En outre, ils affirment que les commerçants du secteur ont investi pour rendre leur entreprise conforme aux mesures anti-coronavirus.
Et la vente en ligne ne joue pas en faveur du secteur, poursuit la lettre. « Vous comprenez aussi que proposer des retraits ou des livraisons n’a pas beaucoup de sens dans notre cas. Nous ne travaillons jamais par vente directe, nous offrons plutôt un service axé sur le produit final. Cela s’étend sur plusieurs semaines. Un consommateur ne viendra certainement pas retirer une cuisine en magasin. Le transport nécessite une logistique spécialisée et l’installation d’une cuisine est également l’affaire de professionnels formés. »
Incompréhension
Les deux organisations garantissent être en mesure d’assurer la sécurité des clients et du personnel en travaillant sur rendez-vous. Les mesures actuelles, en particulier les points de retrait, ne remplissent pas les objectifs escomptés et présentent même un risque de contamination, car elles peuvent provoquer des attroupements. Ils préconisent donc également une liste de conditions à remplir pour les points de vente, sur base de laquelle une ouverture peut être évaluée de façon objective.
La lettre ouverte se termine par un appel clair. « Autorisez les ventes sur rendez-vous, conformément au protocole du secteur, afin que nous puissions offrir à nos clients le service qu’ils méritent et ne pas interrompre ou retarder une fois de plus leurs chantiers, et pour éviter un nouveau chômage temporaire pour nos salariés à cause du coronavirus. »
La semaine dernière, Mode Unie a lancé une démarche similaire : l’organisation des boutiques indépendantes a demandé l’autorisation d’ouvrir sur rendez-vous à partir du 1er décembre, afin de mieux répartir les achats de fin d’année et d’éviter un afflux en cas d’une éventuelle réouverture à la mi-décembre. Les chances que le gouvernement accède à ces demandes semblent plutôt minces : les virologues soulignent que l’assouplissement des mesures est encore loin d’être envisageable.