Made.com ne prend plus de nouvelles commandes. Le détaillant de meubles en ligne nomme des administrateurs externes. Ceux-ci doivent encore trouver un repreneur ou se préparer à la faillite de la boutique en ligne.
Les réserves épuisées
Made.com ne peut plus l’éviter : le site web du détaillant d’intérieur indique que l’entreprise ne prend plus de nouvelles commandes. En effet, le détaillant britannique de meubles nomme des administrateurs de PriceWaterhouseCoopers (PwC). Ils doivent organiser in extremis une vente accélérée de l’entreprise – ou de certaines parties -, faute de quoi la boutique en ligne sera mise en liquidation judiciaire. C’est ce que rapporte l’Evening Standard.
La mise en garde de Made.com de la semaine dernière s’est donc concrétisée : après que les pourparlers avec des investisseurs et des acheteurs potentiels n’ont pas donné de résultats suffisants, ce n’était plus qu’une question de temps avant que la société n’ait épuisé ses réserves de liquidités. Le fait que le cours de l’action ait chuté de 99 % après l’annonce de la nouvelle et qu’elle ne vaille plus qu’un penny n’a certainement pas arrangé les choses.
Des hauts élevés, des bas profonds
Les événements de ces dernières années ont tué le jadis prometteur Made.com. Pendant la pandémie Covid, le joueur en ligne, comme beaucoup d’autres acteurs du secteur, a bénéficié d’un pic de la demande, d’autant que les gens étaient impatients d’investir dans leur maison. Cependant, le détaillant, qui faisait livrer un maximum de produits directement de Chine, a ensuite souffert de problèmes d’approvisionnement (ports bloqués, pénurie de conteneurs) en provenance de l’Est.
Les retards de livraison et les commandes en cours se sont accumulés, ce qui a poussé Made.com, désormais cotée en bourse, à changer de cap. Le cofondateur Brent Hoberman, dans un long post sur LinkedIn, regrette qu’après son départ, la boutique en ligne ait tout de même commencé à faire des stocks, mais ce faisant, elle s’est trop éloignée de son ADN et a perdu son caractère distinctif. Le cofondateur Ning Li pense lui aussi que son invention a perdu de son intérêt pour la simplicité, et donc de sa force.
En outre, l’année 2022 a marqué le début d’une crise de l’inflation et du pouvoir d’achat, qui a incité les consommateurs à économiser massivement sur les achats importants. Ce phénomène étant encore plus marqué sur le marché intérieur britannique qu’en Europe continentale, Made.com se retrouve aujourd’hui avec de nombreux stocks d’invendus et un cratère financier (trop) profond.