Habitat disparaît en France. Les administrateurs ne voient plus aucune possibilité de sauvetage pour les magasins d’ameublement et procèdent à sa liquidation définitive.
Absence de trésorerie
À peine un mois après sa mise en redressement judiciaire en France, Habitat cesse d’exister. Ses 25 magasins disparaissent et 383 salariés perdent leur emploi. C’est aussi la fin de l’histoire pour la société mère Habitat Design International, qui emploie 68 personnes et affiche un chiffre d’affaires de 51,8 millions d’euros pour 2022.
Les administrateurs ont constaté dès la mi-décembre qu’il n’existe aucune possibilité d’élaboration d’un plan de redressement en absence totale de trésorerie. Il était également devenu impossible de poursuivre la marque car les magasins avaient déjà fermé et il n’y avait plus de ventes. Les employés se plaignaient de l’absence d’approvisionnement des magasins depuis cinq mois, tandis que les retards de paiement des loyers et des salaires se multipliaient.
La fin d’une époque
Thierry Le Guénic, qui a repris la formule déjà déficitaire en 2020, reconnaît qu’Habitat n’a jamais été rentable en France et que le redressement espéré a échoué. Il a racheté la branche française au groupe Cafom, tandis que les droits britanniques sont détenus par le groupe de supermarchés Sainsbury’s. Or, il y a longtemps que les magasins britanniques n’existent plus : Sainsbury’s ne vend plus qu’une sélection de produits d’intérieur sous la marque.
Ainsi se clôt l’œuvre du designer britannique Terence Conran, qui a voulu démocratiser le design à une époque où Ikea n’existait pas encore dans notre région. À la fin de cette année, The Conran Shop à Paris a également fermé ses portes, bien que la marque dispose toujours d’une boutique en ligne au Royaume-Uni. Le fondateur est décédé en 2020.