Une maisonnette en kit
Les Refugee Housing Units d’Ikea ont été conçus en étroite concertation avec le Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Tradition oblige, Ikea a développé un abri en pièces détachées, comprenant des panneaux isolants en mousse polymère, à fixer sur un cadre en métal léger et flexible (photo).
Les ‘cabanes’, équipées d’éclairage et de chauffage à énergie solaire, peuvent être montées en moins de quatre heures. Il aura fallu trois ans, dont six mois de lobbying, à la fondation Ikea et l’HCR pour obtenir l’autorisation du gouvernement libanais de monter ces abris. Parmi les deux millions de réfugiés syriens, la moitié se trouve au Liban et le gouvernement craint que les Syriens s’installent définitivement dans les maisonnettes Ikea.
Jusqu’à présent le projet aura coûté 3,4 millions d’euros : pour l’instant les cabanes sont encore à l’essai et coûtent 5.500 euros par unité. Après les avoir testés sur le terrain (en Irak, en Ethiopie et à présent au Liban) l’objectif est de les produire à grande échelle de façon à réduire le prix à moins de 800 euros par unité.
Davantage de confort et d’intimité
En comparaison avec les tentes de réfugiés traditionnelles en toile, qui doivent être remplacées tous les six mois, le Housing Unit d’Ikea a une durée de vie de trois ans et offre davantage de confort et d’intimité.
Et c’est bien là le hic pour le gouvernement libanais, affirme Roberta Russo, porte-parole de l’HCR à Beyrouth : « Après ce qu’ils ont vécu avec les Palestiniens, le gouvernement à Beyrouth veut s’assurer que la présence des Syriens ne sera que temporaire. » Aujourd’hui plus d’un demi-million de Palestiniens vivent encore au Liban, après que le pays les ait accueillis ‘temporairement’ en 1948 lors de la fondation de l’Etat d’Israël.
Traduction : Marie-Noëlle Masure