Blokker remonte progressivement la pente, affirme Michiel Witteveen, propriétaire et CEO. Plus besoin de poursuivre le dégraissage de l’entreprise. Blokker Belgique ne disparaîtra pas, l’enseigne doit juste se belgiciser.
Reconquérir les clients
Aux Pays-Bas le chiffre d’affaires de Blokker a augmenté de 10% l’an dernier, pas suffisamment que pour être rentable cette année. Toutefois Michiel Witteveen entend atteindre le seuil de rentabilité en 2020, déclare-t-il dans une interview accordée au journal FD. Le CEO entend réduire les coûts en achetant davantage de produits en Extrême-Orient. La marque maison joue un rôle important dans la stratégie, contrairement à l’online : « Nous sommes un commerçant. Je considère le webshop comme un prolongement du magasin, et non pas comme un fer de lance. »
Witteveen n’envisage pas de poursuivre le dégraissage de l’entreprise : « Je me sens très responsable de l’entreprise. 8000 personnes y travaillent. Ils méritent un bon père, un bon patron. » Il faut avant tout que les magasins redeviennent passionnants, qu’ils étonnent les clients. « Blokker avait et a toujours un problème de chiffre d’affaires. Nous avons perdu beaucoup de clients lorsqu’il y a quelques années l’assortiment a évolué vers le segment du luxe. Nous devons reconquérir ces clients. C’est ce que nous sommes en train de faire. Je pense les magasins Blokker montrent déjà de nombreux changements : plus pleins, plus agréables, un peu plus désordonnés. Ce qui à mon sens n’est pas grave du tout. Je pense que l’esprit est de retour. »
Assortiment belge
En Belgique l’enseigne est en train de se belgiciser, explique Witteveen : « Nous devons y être plus belges. Non seulement dans le marketing, mais également dans l’assortiment. Les bougies par exemple doivent y être différentes de celles proposées aux Pays-Bas. Le Belge opte plutôt pour l’ambiance et la convivialité que pour le prix. C’est une attitude complètement différente. Le Hollandais par contre veut beaucoup pour peu d’argent. » Interrogé sur le maintien des activités de Blokker Belgique, il répond : « Oui, bien sûr, pourquoi en serait-il autrement ? Les journaux belges crient que Blokker va quitter la Belgique. C’est absurde ! Toutefois comme pour toute entreprise, si tous ensemble nous tentons d’atteindre quelque chose, mais que nous n’y parvenons pas, alors non ça ne marchera pas. »
Witteveen a racheté Blokker Holding à la famille Blokker en avril dernier, après l’échec des négociations avec deux candidats-repreneurs. A présent la famille n’est plus impliquée dans l’entreprise et le holding va donc changer de nom : « L’an dernier les collaborateurs de Blokker Pays-Bas ont souffert des très mauvais résultats annuels présentés par le holding, qui ont été assimilés à l’enseigne Blokker, alors qu’elle n’était pas seule responsable. »
Outre Blokker, le groupe exploite également Big Bazar, avec ses 120 magasins aux Pays-Bas et 11 en Belgique. Aux Pays Bas Big Bazar va ouvrir une cinquantaine de nouveaux magasins pour contrecarrer Action.