Bed Bath & Beyond déposera probablement son bilan dans les semaines à venir. Le retailer américain n’a jamais pu digérer la pandémie, ni même l’essor du commerce électronique.
Impossible de continuer
Autrefois véritable champion de la catégorie de la literie et de l’aménagement de la maison, Bed Bath & Beyond n’est plus que l’ombre de lui-même. En août dernier, la chaîne a annoncé qu’elle allait licencier environ 20 % de son personnel, fermer quelque 150 magasins et réduire sa gamme de marques de distributeur.
Trop tard, car les ventes ont chuté de 33 % au cours du trimestre clos fin novembre. La société prévoit une perte de 385,5 millions de dollars, soit une augmentation de 40 %. Pour aggraver la situation, Bed Bath & Beyond doit payer quelque 1,5 milliard de dollars d’intérêts sur ses obligations le 1er février. Ces fonds n’étant pas disponibles, le détaillant envisage de demander un moratoire.
Il existe un doute considérable quant à la capacité de l’entreprise à poursuivre ses activités, admet désormais la chaîne elle-même. La formule d’aménagement intérieur pèse officiellement ses options – d’une restructuration de la dette à la vente de certaines parties – mais en coulisses, l’entreprise se préparerait à déposer son bilan dans les semaines à venir, rapporte CNN.
Problèmes structurels
Si la faillite survient, elle sera probablement utilisée pour une restructuration judiciaire. Après tout, la direction affirme qu’elle a une vision claire de l’avenir et que la transformation d’une organisation de cette taille prend du temps. Bed Bath & Beyond compte 950 magasins et 32 000 employés aux États-Unis. La société possède également le détaillant de produits pour enfants buybuy Baby, qui se porte bien.
Les problèmes de Bed Bath & Beyond remontent à la première vague de numérisation. En tant que véritable « grande surface », connue pour ses grands magasins et ses coupons en papier, la formule n’a pas pu faire face à l’arrivée d’acteurs en ligne puissants comme Amazon et à l’évolution du paysage de la vente au détail. Les PDG et les plans de redressement se sont succédé rapidement ces dernières années. Pendant la pandémie, le détaillant non essentiel a encore perdu 17 % (en 2020) et 14 % (en 2021) de ses ventes.