Les fournisseurs sous pression
Début juin le groupe de distribution allemand Metro communiquait l’acquisition par Media-Saturn des 10% d’actions restantes de Redcoon, devenant ainsi propriétaire à 100% du ‘pure player’ fondé en 2003.
Dans la foulée Metro annonçait à ses fournisseurs d’ambitieux projets de croissance pour Redcoon, tout en promettant une collaboration fructueuse. Peu de temps après, dans une deuxième lettre, indique le journal Lebensmittel Zeitung, le groupe d’Ingolstadt réclamait pour Redcoon les mêmes conditions que celles accordées à Media Markt et Saturn et disait vouloir entamer prochainement des discussions à ce sujet.
Perte de revenus
Une exigence qui bien entendu n’enchante pas les fournisseurs : même si à lui seul Redcoon est plus grand que les webshops de Media Markt et Saturn réunis, avec ses 260.000 visiteurs par jour et ses quelque 180.000 produits vendus en ligne chaque mois, il n’en reste pas moins que Redcoon n’est pas un acteur de grande envergure. Certainement pas comparé aux ventes réalisées dans les points de vente physiques de Media Markt et Saturn, estiment certaines parties concernées qui – pour des raisons évidentes – souhaitent garder l’anonymat.
Ils craignent que les pertes de revenus encourues ne puissent être compensées par un accroissement éventuels des ventes, mais plus encore ils redoutent que d’autres acteurs online exigent eux aussi une révision des prix, ce qui entraînerait une pression plus grande encore sur leurs marges.
En interne également on s’interroge
Non seulement les fournisseurs et la concurrence appréhendent les négociations, la grogne règne également en interne chez Media Markt et Saturn.
Si Redcoon obtient les mêmes conditions de prix que Media Markt et Saturn, les gérants de magasins craignent une cannibalisation et par conséquent une baisse de chiffre d’affaires de leur webshop et de leurs magasins physiques.
Traduction : Marie-Noëlle Masure